Un chiffre d'affaires en hausse de 13 % (8,2 MdF), un bénéfice d'exploitation (870 MF) et un résultat net quasiment doublé pour une marge brute d'exploitation de l'ordre de 10 %, un taux d'endettement sur capitaux propres de 0,6. Ce sont les principaux chiffres publiés par le groupe suédois Scania pour le premier trimestre 1999, comparé à la même période 1998. Outre sa bonne santé financière, le constructeur maintient ou développe ses parts de marché en Europe et en Amérique latine sur le créneau des véhicules industriels de plus de 16 t. Des performances que peuvent lui envier des groupes plus importants, comme Volvo. L'autre constructeur suédois s'est emparé, depuis le début de l'année, de 20 % du capital de Scania. Cette prise de participation est jugée hostile par Scania, qui oppose une solide argumentation industrielle, commerciale et culturelle. Face à cette réticence, la faiblesse du discours de Volvo voile à peine ce qui pourrait être son véritable objectif : réaliser une confortable plus-value financière sur les actions Scania, pour mieux financer ensuite un autre rachat, aux Etats-Unis ou en Europe. La cote en bourse de Scania a, en effet, progressé d'environ 30 % depuis fin 1998. Elle pourrait encore augmenter, à la faveur d'une augmentation de capital prévue début juin, par conversion d'obligations en actions. Dans ces conditions, Volvo et Investor (un fonds d'investissement qui détient actuellement la plus grande partie du capital de Scania) pourraient s'accorder, cet été, afin de vendre ensemble leurs actions Scania à Volkswagen. Le groupe allemand affiche, depuis plus d'un an, sa volonté de racheter le constructeur suédois, dans le cadre d'une véritable stratégie industrielle. Il procède, d'ailleurs, depuis plusieurs semaines à l'embauche de cadres européens expérimentés dans le secteur du poids lourd.
Editorial