« La différence entre le résultat d'exploitation et le résultat net tient aux frais financiers, aux 2,2 millions de francs de participation versés aux salariés et aux 8,7 millions de francs payés au titre de l'impôt sur les sociétés », précise Jacques Godet, P-dg de Joyau.
C'est le septième exercice bénéficiaire consécutif réalisé par le messager. Une performance plutôt rare dans un secteur « en crise ». Loin de se contenter de ces résultats, Jacques Godet relativise : « Un ratio de 1,3 % nous place dans les "bons" messagers. Mais, il faut rester réaliste : il est loin d'être brillant comparé aux chiffres réalisés dans les autres secteurs économiques. Si nos résultats sont positifs, c'est au prix d'une gestion rigoureuse et d'une stratégie de concentration de tous nos efforts sur une seule activité : la messagerie nationale traditionnelle et express. » Des créneaux sur lesquels le groupe joue la carte du service haut de gamme « pour ne pas se laisser entraîner dans la guerre des prix ». C'est cette stratégie qui l'a amené à maintenir des niveaux d'investissement très importants. « Chaque année, nous dépensons 25 MF en matériel roulant ainsi que 1,8 à 2 MF en outils informatiques et finançons des programmes immobiliers », explique Jacques Godet. En 1998, les investissements immobiliers ont été particulièrement lourds avec la construction d'une plate-forme à Bordeaux (14 MF), l'agrandissement de celle de Grenoble (3 MF) et le début de la rénovation et de l'extension de celle de Lyon (12 MF). Joyau vient également d'inaugurer une nouvelle agence à Rennes.
Jacques Godet a désormais d'autres ambitions pour améliorer la rentabilité. « Actuellement, nous nous en sortons plutôt bien sans les locomotives que sont la logistique et l'international, activités plus génératrices de marges que la nôtre. Pour l'avenir, il sera probablement intéressant voire préférable d'ajouter une de ces cordes à l'arc du groupe Joyau », annonce le P-dg. Lequel avoue envisager de développer ses activités à l'international grâce à un partenariat avec un grand groupe européen. « Nous avons aujourd'hui plusieurs pistes à l'étude mais rien ne presse. Cela prendra du temps car notre partenaire devra correspondre parfaitement à nos exigences et les accords être bien ficelés. »