1 060 % de hausse

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La disparition de la notion de zones dans la nouvelle taxe à l'essieu entraîne la grogne des spécialistes en bennes travaux publics. Le montant qu'ils doivent acquitter est, cette année, multiplié par plus de dix pour certains, par rapport à l'an dernier. Une mesure, unanimement, jugée scandaleuse.

« Inadmissible ! Nous sommes passés d'un montant de taxe à l'essieu de 56 Fpar trimestre l'année dernière à 650 F cette année. Soit une augmentation de 1 060 %. » Denise Rospars et son mari sont un couple d'artisans transporteurs spécialisées en bennes travaux publics et établis dans le Finistère. Chacun au volant d'un véhicule, ils réalisent un chiffre d'affaires annuel d'un million de francs. « On nous dit que la réforme de la taxe à l'essieu apporte une simplification et un allégement global de la fiscalité, mais on se moque de nous », continue Denise Rospars. « La nouvelle réglementation n'opère plus de distinction entre la longue distance et la zone courte. Mais quel transporteur en bennes travaux publics ira faire de la zone longue ? Nous travaillons exclusivement en chantiers de proximité », s'insurge Jean-Claude Fariney, P-dg de Carminati Fariney (90) et président de la Commission benne travaux publics à la FNTR. « Paradoxe de cette nouvelle réglementation, des tarifs moindres peuvent être appliqués pour les véhicules à suspensions pneumatiques. Mais, dans notre activité, les suspensions à air n'existent pas. Nous sommes équipés de ressorts à lames principalement ». Même réaction pour Jean-Louis Pernet, P-dg de Voies Ferrées Transports (38) : « D'environ 10 000 F par an pour l'ensemble de mon parc, je vais passer à 50 000 F et ce, sans aucune compensation. Cette nouvelle taxe favorise uniquement les transporteurs nationaux. Une fois de plus, les spécialistes de la benne travaux publics n'ont pas fait entendre leur voix. » D'autant que la stagnation des prix aidant, pas question d'espérer une hausse des tarifs. « Tenter de répercuter l'augmentation de la taxe à l'essieu sur les prix, c'est tendre la corde pour se faire pendre », explique un transporteur de Seine-et-Marne qui souhaite garder l'anonymat. « Avec une offre de transport supérieure à la demande, les entreprises de travaux publics ont l'embarras du choix pour trouver un prestataire ». « Face à cette impasse, les transporteurs doivent essayer de mettre en oeuvre des démarches commerciales plus percutantes et plus efficaces », conseille Sylvie Plotton, secrétaire de la Commission bennes travaux publics de la FNTR.

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