L'alliance entre le constructeur français et le nippon a été conclue dans le but de déployer l'activité mondiale de la marque au losange et de constituer un plan de redressement de Nissan. Cette opération pourrait donner naissance à terme au second constructeur mondial de véhicules industriels. La production cumulée des deux partenaires s'élève, en effet, à 140 000 poids lourds. Toutefois, cette opération paraît fort audacieuse. Alors que Renault VI a réalisé, en 1998, des résultats positifs pour la première fois depuis de nombreuses années, Nissan a enregistré sur l'exercice 1998-1999, clos le 31 mars, 700 millions de francs de pertes imposables pour un chiffre d'affaires de 11,5 milliards de francs. La crise économique nippone a fait chuter le marché des véhicules de plus de quatre tonnes de moitié. De 1995 à 1998, les ventes de Nissan Diesel au Japon sont passées de 35 240 à 19 092 unités. Pour faire face à cette conjoncture, le constructeur japonais a annoncé, en février, la fermeture de Gunma, une de ses quatre usines, ainsi que le licenciement de 3 000 personnes en trois ans, soit le quart de ses effectifs. Ces mesures s'accompagnent d'une restructuration du réseau de distribution et d'un allègement de la gamme. La baisse des coûts ainsi réalisée devrait avoisiner les 7,5 milliards de francs en trois ans. Comme Renault, Nissan détient 22,5 % du capital de Nissan Diesel. Mais, pour l'heure, les relations entre les deux sociétés ne sont pas clairement définies. Alors que Nissan Motor va être dirigée par Carlos Ghosn, actuellement directeur général adjoint de Renault, les cadres de Renault VI ne devraient, pour le moment, pas être appelés chez Nissan Diesel.
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Renault VI à la conquête de l'Asie
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