Paul Navarro est le Transporteur de l'année 1999. Il succède ainsi à André Chevrier (Transports Chevrier), récompensé en 1998. Le P-dg de Navarro a été élu par ses pairs au cours d'une soirée organisée, le 24 mars dernier au casino d'Enghien, par l'Officiel des Transporteurs. Il a été distingué parmi cinq autres nominés qui ont reçu les Palmes du transport : Jacques Bils (Bils Deroo), Gilles Collyer (Les Routiers Bretons), Michel Nicolas (Transports Nicolas), Hilaire Ratureau (Transports Rautureau) et Carmelo Sgro (GST Plateforme Européenne). « Il a été très difficile de départager ces six dirigeants. Le cru était, cette année, exceptionnel », a, d'ailleurs, reconnu le président du jury, André Chevrier, à l'issue du vote.
Le jury était composé de dix autres chefs d'entreprise, tous anciens détenteurs du trophée : Huguette Ambroise (Ambroise Bouvier Transports), Jacques Godet (Transports Joyau), Alain Delagnes (Transports Delagnes), Patrick Lahaye (Transports Lahaye), Jean-Pierre Caillot (Transports Caillot), Joël Graveleau (Transports Graveleau), Roland Vassard (Régis Martelet), Michel Bouquerod (Transports Bouquerod), Michel Giraud (Groupe Giraud) et Bruno Neyrat (Sobotram).
Porte-drapeau de toute une profession pendant un an, Paul Navarro présidera également le jury du Transporteur de l'année 2000. Une treizième édition qui marquera l'entrée du transport routier dans le prochain millénaire.
Que représente pour vous ce titre de Transporteur de l'année ?
C'est tout d'abord un grand honneur et une grande joie. Il récompense le travail du dirigeant mais également celui d'une entreprise dans sa globalité. Pour ma part, je le considère comme une reconnaissance. J'ai connu ce métier à un âge où l'on a très peu de souvenirs : je n'avais que deux ans lorsque mon père est devenu transporteur. J'ai appris ce métier à ses côtés en conduisant, puis en prenant en charge l'exploitation de notre petite entreprise familiale. Une formation qui m'a grandement servi lorsque j'ai fondé mon entreprise en 1973.
Comment comptez-vous utiliser cette distinction dans votre stratégie d'entreprise ?
Nous allons à coup sûr le faire savoir. Pourquoi pas en habillant nos véhicules du slogan « Transporteur de l'année 1999 » ? Ce titre est à l'évidence un extraordinaire outil de communication. En direction de nos clients, il peut servir à augmenter le capital confiance qu'ils placent en nous et à illustrer le sérieux de l'entreprise. Ce trophée peut également asseoir la notoriété de l'entreprise auprès des milieux financiers et contribuer ainsi à redorer le blason des entreprises de transport routier. Enfin, nous allons communiquer en interne. Cette récompense est aussi celle des salariés. Elle peut être une source supplémentaire de motivation.
Parmi vos réalisations, quelle est celle dont vous êtes le plus fier ?
Difficile de mettre en avant telle ou telle initiative. La création de l'entreprise, son entrée en bourse sont évidemment des faits marquants. Mais les plus belles récompenses viennent aussi des clients. J'avoue avoir également ressenti beaucoup de fierté lorsque Carrefour nous a désigné comme son premier prestataire, toutes catégories confondues, en terme de qualité.
L'entreprise que dirige Paul Navarro s'inscrit pleinement dans les critères de sélection du transporteur de l'année : une entreprise française indépendante, innovante, performante, saine, reconnue pour son dynamisme économique, sa représentativité professionnelle, son sérieux dans l'application des diverses réglementations qui régissent l'exercice de la profession, ainsi que pour ses capacités de développement.
L'élection de Paul Navarro récompense également un créateur. Paul Navarro a en effet fondé sa société en 1973 après avoir travaillé pendant de nombreuses années dans l'entreprise familiale. Les membres de jury ont aussi été séduits par la croissance qu'a connue l'entreprise aixoise, spécialisée dans le transport et l'entreposage frigorifiques. Fin 1980, celle-ci ne possèdait que 7 camions et employait 10 personnes. Aujourd'hui, le transporteur compte 200 tracteurs et porteurs, 500 salariés et affiche un chiffre d'affaires de 196 MF (dont 118 MF en transport et 78 MF en logistique avec 20 000 m2 de surface d'entreposage). Il s'apprête à dégager un résultat net proche des 8 millions de francs. Navarro, c'est aussi une clientèle de renommée internationale où l'on retrouve les grands noms de la distribution (Carrefour, Casino, Leclerc, Auchan, etc.) et de l'industrie agro-alimentaire (Nestlé, Danone...). Le jury du transporteur de l'année 1999 a également apprécié l'audace de Paul Navarro quand le chef d'entreprise a décidé, en octobre dernier, d'introduire 10 % de son capital sur le second marché de la bourse de Paris. Une pme cotée sur le marché public, c'est véritablement une première pour le secteur du transport routier de marchandises. « Nous entrons en bourse afin d'atteindre une certaine taille. Il ne s'agit pas de grandir pour grandir. Le but est d'améliorer les résultats de l'entreprise », confiait alors Paul Navarro. Ce dernier n'en oublie pas pour autant ses collaborateurs. « Il n'est de valeur que d'hommes », affirme-t-il. En 1999, Paul Navarro souhaite ainsi que 99 % de ses salariés soient associés au capital de l'entreprise contre 25 % actuellement. Le transporteur, qui a repris, en début d'année, la société nîmoise TLR (7,50 MF de CA, 18 salariés), table sur un chiffre d'affaires de 250 MF en 1999. Navarro prévoit également une extension de son activité en régions lyonnaise et parisienne ainsi qu'une percée sur le marché espagnol par le biais de la croissance externe.