Deutsche Post, TNT Post Group, La Poste, Royal Mail, et même la poste belge. Ce sont les acteurs principaux du grand marché européen de la messagerie et de la logistique. Dernière reprise annoncée : celle de Nedlloyd European Transport and Distribution par la Deutsche Post.
La dimension des opérations, le montant affiché des prix de vente laissent rêveur. C'est la grande valse des milliards d'euros, orchestrée par des entreprises à capitaux publics sous l'oeil éteint d'institutions européennes gravement malades. Au bal des reprises, les prétendants se pavanent et rivalisent de compliments, évoquant « la mondialisation des échanges », des « stratégies d'offre globale », la nécessité de « grossir pour mieux répondre à la demande européenne de clients en quête d'interlocuteurs uniques ». Pourtant, la plupart vivent à crédit, profitant sans doute de l'aveuglement momentané de leurs principaux bailleurs de fonds : les contribuables ou le « public » boursier. Tous négligent de mentionner le coût du train de vie qu'il leur faudra préserver pour entretenir leurs fiancées. Tous sont persuadés d'être maîtres de leur destin alors qu'ils sont soumis par leurs désirs de croissance à la volonté des vendeurs. Leurs lendemains promettent de douloureuses surprises. Prix en baisse, prestations de services défaillantes, réseaux désorganisés, démotivation des équipes seront forcément au programme... En laissant une belle opportunité à des entreprises moyennes, à capitaux privés, de faire valoir une qualité de service et un savoir-faire intacts. Ce scénario n'est pas nouveau. Il a déjà été joué au niveau national. C'est ainsi qu'en France, dix ans après la libéralisation économique du secteur, ont subsisté et se sont développées de belles pme de transport routier, avec des résultats à faire pâlir d'envie les plus blasés des financiers. C'est parmi elles que vient d'être élu le 12e Transporteur de l'année.