« La direction veut se séparer du Sernam. Elle souhaite équilibrer ses comptes, objectif défini par le pacte de modernisation de la SNCF. Les salariés ne peuvent être tenus pour responsables de l'échec du Sernam et ne doivent pas en être les victimes », protestent les syndicats. Lesquels fustigent le « schéma ultra-libéral » concocté par la direction de la SNCF « aboutissant au projet de filialisation ». Dans un communiqué commun, les syndicats estiment que le Sernam est viable « en sa qualité de service public de messageries de la SNCF ». « La SNCF a une licence de commissionnaire de transport. Elle a le devoir de répondre à des besoins de transport, du petit colis au train entier, avec une complémentarité des modes de transport et en utilisant au mieux les réseaux existants. Le Sernam, c'est 50 000 clients, 4 MdF de chiffre d'affaires. C'est aussi plus de 4 000 cheminots et plus de 4 000 emplois issus de Sernam Transports et des contrats de sous-traitance ».
En 1998, le Sernam aurait perdu quelque 300 MF après avoir enregistré un déficit de 295 MF en 1997. Des résultats financiers qui consacrent l'échec d'un plan de redressement lancé début 1997 par Guy Moynot, directeur général du Sernam. Attendue depuis des années, la filialisation du service messagerie de la SNCF apparaît, aujourd'hui, comme une alternative entre la suppression et la privatisation du Sernam. Elle est réclamée par ses principaux concurrents représentés notamment par la Fédération des entreprises de transport et de logistique de France (TLF). Celle-ci vient de déposer une plainte contre le Sernam auprès de la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne. Pour TLF, la filialisation du Sernam est « la seule solution pour rétablir une concurrence loyale ».