Les entreprises françaises spécialisées dans le transport des animaux vivants se disent inquiètes des conséquences des nouvelles dispositions réglementaires émanant de Bruxelles. C'est le bilan que l'on peut dresser à la lueur des débats qui ont émaillé, le 1er mars dernier, l'assemblée générale de la commission nationale spécialisée de la FNTR. « Le plus souvent impulsées par les lobbies animaliers, les réglementations sont élaborées sans tenir compte de la réalité du terrain. Les réglementations françaises et européennes s'entrechoquent », signale un transporteur. Il est, par exemple, prévu, qu'au-delà d'une durée de transport de deux fois 8 heures, entrecoupée d'une période d'une heure pour l'abreuvement des bêtes, les véhicules s'arrêtent 24 heures dans un centre agréé. Lors de ces étapes, les animaux doivent être nourris et examinés par les services vétérinaires. Cette disposition, applicable dès cette année, suscite la colère des professionnels. « Elle ne tient pas compte du respect des temps de conduite. De plus, elle est inapplicable. Dans certains pays, comme l'Espagne, les points d'arrêt sont inexistants », soulève un autre transporteur. Incohérence lorsqu'il est scientifiquement prouvé qu'un porc à jeun voyage mieux, qu'un porc nourri en permanence pendant le transport comme le prévoit pourtant la réglementation. Autre disposition, celle concernant l'équipement des véhicules pour les transports de plus de 8 heures. Là encore, la réglementation est de plus en plus sévère même si une obligation de résultats et non de moyens est demandée aux transporteurs. « Au coeur d'un tournant réglementaire », selon le président de la FNTR, René Petit, les transporteurs français d'animaux vivants sont aussi soumis à la concurrence de leurs homologues italiens et espagnols. « Ils cabotent en France avec des prix cassés », rapporte un transporteur.
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Des transporteurs sous pressions
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