La cession de l'activité transport routier de produits pulvérulents du groupe Aubry (Saône-et-Loire) au groupe Charles-André (Drôme) a été signée le 26 février. Elle porte sur 400 millions de francs de chiffre d'affaires annuel, réalisés avec une flotte d'environ 450 citernes. La société Aubry Silos a déjà déménagé, à Chalon-sur-Saône, dans les locaux de Trans Service, filiale de Charles André.
Les actifs de René Sevenier seront transférés vers Citernord (Nord) et Sotrimo (Drôme). Le groupe Charles-André (2,8 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1997) acquiert ainsi une position de leader sur le marché français du transport de produits pulvérulents, aux côtés de Norbert Dentressangle. Le groupe Aubry (environ un milliard de francs de chiffre d'affaires annuel) perd ainsi une activité qui a longtemps porté l'essentiel de son image de marque et de ses résultats.
Ces derniers sont négatifs. La situation financière du groupe est très mauvaise. Le montant de la transaction, qui peut être estimée aux alentours de 40 millions de francs, ne suffira pas à redresser la barre.
En quasi situation de cessation de paiement, Aubry lutte, aujourd'hui, pour sa survie, avec le soutien d'un mandataire ad hoc, nommé fin février. P-dg d'Aubry SA depuis juillet 1998, Patrick Aubry devra rapidement faire des choix draconiens. Peut-être devra-t-il céder Aubry Semi-Remorques ou Aubry Camions-Remorques, les deux autres filiales « transport » du groupe ? A moins qu'il ne parvienne à vendre les concessions Renault VI que contrôle l'entreprise en Bourgogne et Franche-Comté.
Autant d'opérations auxquelles s'est toujours refusé son père Landry, avant de céder les rênes de l'entreprise.
Trop tard ?