Amendes, prison avec sursis et même prison ferme. Les sanctions pénales guettent de plus en plus souvent les chefs d'entreprises de transport dans l'exercice quotidien de leurs responsabilités. Elles découlent pour la plupart des conditions mêmes d'exercice de leur profession, sur le domaine public qu'est la route. Elles viennent s'ajouter à celles, moins formelles, qui relèvent des responsabilités civile, économique, sociale et même familiale du chef d'entreprise. Elles sont lourdes. Pourtant, les «patrons» les acceptent en parfaite connaissance de cause. Ce qui ne les empêche pas, de temps en temps, d'exprimer des sentiments de lassitude, de découragement, d'amertume, voire de révolte, quand les sanctions pleuvent, même si celles-ci se justifient au regard des textes. C'est qu'il y a tellement de lois, de décrets, d'arrêtés, de circulaires en tous genres. Il devient difficile de tout savoir, de tout maîtriser, même avec le soutien d'un spécialiste juridique. L'Etat lui-même, représenté par son administration, ne s'y retrouve pas et manque de moyens pour faire appliquer ses textes. Au point d'abandonner parfois son pouvoir de puissance publique à «la rue». Exemple récent : ces adhérents de la CFDT qui se sont impunément substitués aux corps de contrôle pour arrêter des poids lourds dans le sud de la France.
Par cette action, le syndicat souhaitait sans doute alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de renforcer les moyens de contrôle, pour un respect plus équitable de la réglementation. Reste à savoir si le ministre des Transports aura compris le message.