Plus de 20% de hausse en moins de six ans. Soit trois fois le niveau de l'inflation enregistrée sur la même période. Plus de 2% d'augmentation au 1er février dernier sur l'ensemble du réseau concédé pour les poids lourds de classe 4. Avec des pointes à + 4% sur certaines sections. On frôle même les 5% sur l'axe Paris-Tours. La nouvelle revalorisation des péages autoroutiers déclenche les foudres des représentants professionnels. Malgré une dérive des prix limitée à 0,3% en 1998, l'escalade tarifaire se poursuit. Et pour cause. Les prélèvements opérés par l'Etat sur les sociétés concessionnaires au profit du Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTV) sont relevés. Résultat : 1 point de hausse pour les transporteurs. Les poids lourds sont soupçonnés de ne pas couvrir la totalité des dépenses qu'ils occasionnent aux voies autoroutières. Qu'à cela ne tienne : le coefficient qui leur est affecté par rapport aux péages VL est réévalué. Encore un point !
Certes, « le mécanisme de calcul devrait être revu bientôt puisqu'il est lié au Contrat de plan (conclu entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes) qui expire à la fin 1999 » souligne la FNTR. « En toute logique », ajoute l'organisation professionnelle, les facteurs de hausse imposés cette année aux transporteurs devraient donc disparaître l'an prochain. D'ici là, la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire, en cours de discussion au Parlement, aura posé de nouvelles règles du jeu. Elaborée par Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, elle préconise sans ambiguïté une meilleure utilisation des infrastructures existantes au détriment de l'ouverture de nouveaux chantiers. Dans ces conditions, les pouvoirs publics se satisferont-ils d'une stabilisation des taxes autoroutières ? Les sociétés concessionnaires accepteront-elles sans réagir une décrue de leurs ressources financières ?
Quant à la logique, elle voudrait également que les transporteurs routiers disposent d'autoroutes praticables par tous les temps, de sociétés de dépannage agréées sérieuses, d'aires de stationnement réservées et sécurisées. Bref, qu'ils soient enfin considérés comme de vrais clients pour un juste prix.