Comme annoncé il y a plusieurs mois, CTT Sceta, la holding regroupant 351 sociétés contrôlées par la SNCF, a été officiellement rebaptisée SNCF Participations, le 13 janvier dernier. Au delà du changement de nom, il s'agit d'imposer aux filiales une véritable « logique de groupe » qui « favorisera leur développement en France et en Europe », a précisé Jean-Pierre Leclerc, président de SNCF Participations, au cours d'une conférence de presse. Sur le terrain, le nouvel esprit maison qu'entend insuffler la SNCF à ses filiales est destiné à favoriser le développement d'une « offre complète de services » en « additionnant les savoir-faire de chacune ». A l'échelle de Géodis, les sociétés des branches messagerie (Calberson, Extand...), route (Bourgey Montreuil, Sceta Transport...), logistique (Tailleur Industrie...) et Overseas sont ainsi appelées à combiner leurs forces. L'établissement public SNCF est lui-même appelé à jouer le jeu en améliorant la qualité des services qu'il fournit aux filiales. Les problèmes de traction ferroviaire qu'a rencontrés CNC (la Compagnie Nouvelle de Conteneurs), filiale de la SNCF, ont largement contribué aux pertes qu'elle a accusées l'année dernière (environ 70 MF) grevant d'autant les résultats du groupe. Si la quasi totalité des sociétés contrôlées par la SNCF sont passées dans le giron de SNCF Participations, restent quelques exclues parmi lesquelles la compagnie maritime Seafrance dont « l'avenir est suspendu à la décision de Bruxelles concernant la suppression des ventes hors taxes ». Le Sernam, service de messagerie déficitaire et toujours noyé dans les activités de l'établissement public SNCF, pourrait rejoindre la holding après avoir été filialisé. Aucune décision n'aurait cependant été prise pour l'heure. Ni en ce qui concerne ce rapprochement, ni en ce qui concerne le changement de structure juridique du Sernam. « Le problème reste prioritaire et des avancées seront faites cette année », prévoit pourtant Jean-Pierre Leclerc.
En attendant, la révolution culturelle qu'entend provoquer la SNCF auprès de ses filiales actuelles s'appuie sur un renforcement de son rôle d'actionnaire. Le comité exécutif de l'entreprise « définit les axes stratégiques du groupe », tandis que la holding « pilote ». Si les filiales conservent leur autonomie de gestion, leur budget est arrêté par SNCF Participations « en tenant compte de leurs intérêts propres mais également de ceux du groupe » car « plus personne ne doit se sentir propriétaire de son cash-flow », souligne Jean-Pierre Leclerc. « Toute cession ou acquisition d'actifs doit également être approuvée par le comité exécutif de la SNCF », a-t-il souligné. Cette centralisation de la gestion de la trésorerie comme des investissements des filiales est essentiellement destinée à améliorer la rentabilité de l'ensemble. Laquelle devrait pour 1998 augmenter de 30 ou 40 % par rapport aux 125 MF de bénéfices (dont 70 MF en part du groupe) réalisés en 1997. Elle atteindrait ainsi, mais « sans plus », l'objectif prévu. Pour 1999, Jean-Pierre Leclerc vise une nouvelle amélioration du même ordre.