Feraille liquide ses actifs

Le dirigeant des Transports Feraille de Notre-Dame de Gravenchon (76), une entreprise familiale réalisant 20,5 MF de CA avec une cinquantaine d'employés et autant de véhicules, est en train de liquider tous ses actifs. Primagaz, le principal client du transporteur, a dénoncé au 31 décembre dernier, le contrat qui le liait à l'entreprise. «Le transport de gaz représentait 7,5 MF de chiffre d'affaires annuel en nous laissant de un à un million et demi de marge. Les 13 MF générés par les autres activités, les marchandises industrielles générales, se soldaient, elles, par un déficit de 600 000 à 700 000 francs. Tant que le transport de gaz fonctionnait, il compensait ces pertes et nous nous en sortions» explique le dirigeant, Daniel Feraille. Après avoir vainement tenté de récupérer le marché en s'associant avec la Samat, le propriétaire des Transports Ferraille n'a plus eu d'autre solution que de céder les actifs de son entreprise. Les sociétés Bourgey Montreuil pour les gros porteurs et Guisnel pour les autres ont obtenu les contrats de Primagaz. Elles ont racheté quelques véhicules à la société normande. La Sonotraf du groupe Moreau-Bomex (150 véhicules) a quant à elle repris les activités de transport de marchandises générales. «Nous avons acquis les matériels, repris dix-huit chauffeurs et nous sommes installés dans les locaux de notre prédécesseur» indique Christian Moreau, pdg du groupe nantais. «Cette acquisition nous permet de nous rapprocher de notre principal client, la société Targor de Lillebonne pour le compte de laquelle nous transportons des lots entiers de matières plastiques» poursuit Pascal Delemazure, responsable de la nouvelle agence Sonotraf de Notre-Dame de Gravenchon. « Elle nous autorise à positionner 30 tracteurs au coeur même de notre zone de clientèle et de quitter le centre du Havre géographiquement moins intéressant».Quant à Daniel Feraille, il espère pouvoir « rebondir» une fois les dix derniers licenciements réglés. Mais certainement pas dans le transport. «Peut-être un débit de tabac. Dans cette activité, au moins, les prix ne baissent pas tous les jours...».