Priorité pour la FNTR en 1999 : le dossier social. « Au plan national, la voie du dialogue paritaire doit être privilégiée, sous l'éclairage de ce qui se passe à Bruxelles et en obtenant l'engagement que les accords soient étendus » insiste le président, René Petit. Ceci afin de ne pas risquer une éventuelle remise en cause d'accords qui, par essence, n'ont force de loi. L'extension de l'accord du 12 novembre 1998 sur l'amplitude des conducteurs grands routiers a été signée, assure la FNTR au passage, et sera bientôt publiée au Journal Officiel. Quant aux remous engendrés par l'arrêt de la Cour de cassation (L'OT 2016), qui qualifie «d'illicite» l'accord du 23 novembre 1994, ils n'ébranlent pas l'organisation professionnelle. «Nous savions dès sa signature que ce texte dérogeait au Code du travail. Pourquoi s'en étonner aujourd'hui ?». Les entreprises qui respectent réellement les dispositions de cet accord peuvent l'alléguer pour leur défense, précise-t-elle au passage. « En revanche, pas question pour les autres de se retrancher derrière le Contrat de progrès ».
Parmi les actions programmées pour 1999 : moderniser la convention collective - « nous espérons aboutir sur la refonte des classifications/qualifications en cours de discussion » - et obtenir la prise en compte des spécificités du secteur dans le cadre de la deuxième Loi Aubry : «Il faut aller plus loin que la circulaire Gayssot-Aubry afin de ne pas créer d'écarts supplémentaires par rapport à la concurrence européenne». La FNTR milite donc pour l'ouverture au secteur des outils d'aménagement du temps de travail qui lui sont actuellement fermés et la mise en place « d'un volant d'heures supplémentaires à un coût qui ne soit pas prohibitif ». Enfin, elle se propose d'accompagner individuellement les entreprises dans la réduction du temps de travail par la création de cellules-conseil.
Une seule voix à Bruxelles. Deuxième priorité affichée pour 1999 : renforcer le lobbying à Bruxelles en parlant d'une seule voix, «celle de la promotion du pavillon français». D'où la nécessité absolue de définir préalablement au plan national, avec les pouvoirs publics et au sein même de la profession, les axes d'une politique cohérente. La FNTR appelle donc ses homologues à se retrouver au sein d'un Comité de Liaison du transport et de la manutention «rénové». Affaibli par les défections de plusieurs organisations, ce dernier est actuellement en panne. Il doit retrouver son rôle car il n'est «pas tolérable qu'il n'y ait plus de cellule de concertation». En outre, la FNTR annonce mettre à la disposition de «toutes les organisations professionnelles qui le souhaitent» son bureau permanent à Bruxelles afin que celui-ci devienne le «bureau du pavillon français». La même démarche oecuménique est proposée en ce qui concerne son poste permanent au sein du comité paritaire. Elle suggère également de présenter une plate-forme commune aux candidats aux élections européennes.
Raffermir l'image de marque du transport routier constitue le troisième volet de son programme. Il passe par la poursuite de la campagne nationale de motivation des jeunes aux métiers de la route engagée par l'AFT-IFTIM fin 1998 à la demande de la FNTR. Sont également prévues la mise en place dans chaque région de «cellules emplois transport» associant organisations professionnelles, organismes de formation, ANPE, conseils régionaux afin d'adapter les actions aux besoins réels des entreprises et la généralisation des études sur les caractéristiques du marché de l'emploi dans chaque région.
En point d'orgue de ces démarches est proposée la création d'une fondation en faveur de l'image de marque du secteur. Elle associerait les autres organisations professionnelles et des partenaires, notamment les constructeurs de poids lourds.
En un an, six nouveaux collaborateurs ont rejoint le siège de la FNTR à Paris :
> Christine Di Costanzo est nommée adjointe au délégué général Jean-Paul Deneuville ;
> Francis Babé est délégué à l'action professionnelle chargé des métiers (commissions nationales spécialisées), des commissions transversales (l'environnement et les infrastructures, la formation, l'emploi) ;
> Alain Canus anime le réseau des syndicats départementaux et régionaux ;
> Patrice Cros est chargé de développer des produits de documentation à l'usage des adhérents ;
> Isabelle Maître est la déléguée permanente de la FNTR à Bruxelles;
> Anne Thimonier devient responsable de la communication. Elle remplace à ce poste Sophie Grégoire qui vient de quitter ses fonctions pour la Fédération française du bâtiment.