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Tel qu’il est livré à un transporteur, un camion actuel dispose d’un éclairage efficace et, surtout, réglementaire. S’équiper d’un éclairage additionnel en restant dans le cadre de la légalité limite très fortement les possibilités. Il n’en reste pas moins qu’il existe une tolérance de fait. Ceux qui roulent la nuit apprécient parfois que leur camion « arbre de Noël » soit identifiable par les collègues. Cela participe à la relation intime que le chauffeur entretient avec son outil de travail.

Les possibilités d’ajout d’éclairage additionnel sont très limitées si l’on s’en tient aux articles R313-1 à R313-32 du code de la route. En les respectant, on pourra installer une seconde paire de feux de route (« longue portée ») si le véhicule n’en a initialement qu’une seule, une paire de feux de brouillard avant si le véhicule en était dépourvu, un second feu de brouillard arrière si le véhicule n’en avait qu’un, un second feu de recul si le véhicule n’en avait qu’un, et une paire de feux avant diurnes si le véhicule n’en avait pas. Quant à la hauteur des phares, leur plage éclairante doit se situer, au plus, à 1,20 m du sol. Une dérogation jusqu’à 3 m existe pour les véhicules de déneigement (arrêté du 16 juillet 1954 relatif à l’éclairage et à la signalisation des véhicules). Enfin, les phares additionnels doivent avoir reçu un agrément pour pouvoir être installés. Les poids lourds ont en outre la possibilité de doubler leurs feux rouges, feux stop et clignotants à l’arrière. Existe-t-il un vrai domaine de liberté pour l’éclairage en respectant scrupuleusement la loi ? Oui ! Il s’agit de l’éclairage intérieur du véhicule « sous réserve qu’il ne soit pas gênant pour les autres conducteurs ». L’installation d’une rampe de quatre phares sur un camion est-elle compatible avec la loi ? Oui, elle peut l’être car le règlement européen ECE-R48 §6.1.2 autorise jusqu’à six feux de route sur les camions de plus de 12 t (catégorie N3). Le passage des feux de croisement aux feux de route ne doit toutefois pas allumer plus de deux paires de feux de route. L’intensité lumineuse de tous les projecteurs de route activables ne doit pas dépasser 430 000 cd.

Les LED se généralisent

Dégradant l’aérodynamisme, une rampe de phares, comme d’autres accessoires extérieurs, augmente la consommation. Pour un complément d’éclairage vers l’avant, on peut bien sûr acheter des phares à l’unité et les fixer comme on pourra. Cependant, la tendance est clairement à l’acquisition de rampes complètes. Elles associent quatre à six projecteurs sur un tube en aluminium ou en inox. On distingue les rampes hautes destinées à une installation sur le pavillon, et les rampes basses fixées au niveau de la calandre. Les fournisseurs sont par exemple Trux pour les rampes en aluminium, et Kelsa, LightFix ou Metec pour les rampes en inox. Les phares additionnels ont leur mode, par exemple celle des phares bleus pour une lumière « blanc lunaire ».

Hors la loi ou pas ?

Il y a peu, les LED de forte puissance, capables de remplacer les ampoules à filament, étaient encore relativement cher. Leurs prix ont baissé et le marché glisse clairement vers les équipements à LED. Au prix d’une rampe, il faut parfois ajouter celui des ampoules, des câbles et du montage. En effet, les circuits multiplexés des camions actuels imposent souvent une intervention avec la « valise » afin que les accessoires fonctionnent. Les dérivations sauvages par épissures sur le circuit d’origine provoquent des dysfonctionnements. Sur les camions allemands et suédois, on trouve souvent une prise dédiée à la rampe de phares optionnelle. La présence de cette prise n’exclut pas de devoir configurer l’affectation des boutons au tableau de bord. Quand le montage « à l’ancienne » reste possible, il nécessite de tirer des câbles depuis le bornier destiné au carrossier et, selon le type d’éclairage, de contrôler son allumage à l’aide d’un relais branché sur une dérivation du circuit d’éclairage de base. Mercedes, DAF ou Scania proposent, départ usine, ou en accessoires « officiels », des feux incorporés au pavillon, mais aussi des rampes. Cette solution « constructeur » n’est certes pas dans l’esprit tuning, mais elle assure une installation impeccable par le réseau ou en usine, sans mauvaise surprise technique.

L’installation de phares additionnels étant très encadrée, mettre en place une rampe est presque toujours contraire à la réglementation. L’astuce peut consister à faire passer les phares additionnels pour des feux de travail, mais en général, ces derniers sont installés derrière la cabine pour faciliter l’emploi nocturne de l’équipement carrossier. Il est donc illusoire de faire passer une rampe basse pour de l’éclairage de travail. À propos des gyrophares, rappelons qu’ils sont autorisés, mais uniquement en orange. La simple détention, même hors utilisation, d’un gyrophare bleu entraîne l’immobilisation du véhicule et la saisie de ces feux (article R313-29 du code de la route).

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