Mes exploitants ont entre 3 et 4 portails à utiliser chaque jour. Au quotidien, ces tâches prennent 30 à 60 minutes…Ce qui augmente la charge de travail, c’est qu’aucun portail n’est similaire ni centralisé ». Extraits du livre blanc sur le tracking des flux de transport réalisé par Shippeo, ces témoignages illustrent les difficultés rencontrées par les transporteurs pour fournir une traçabilité performante à leurs clients. « Les portails et systèmes propriétaires se multiplient. Les renseigner est chronophage », confirme Lucien Besse, directeur associé et cofondateur de la start-up créée en 2014. A paraître dans les prochaines semaines, son livre blanc soulève d’autres problématiques pour les transporteurs comme la « complexité à mettre à disposition des informations en temps réel », ou la « difficulté à mettre en valeur sa propre qualité de service » en justifiant, par exemple, des temps d’attente et du respect des créneaux de livraison.
A l’origine d’une gestion documentaire lourde et coûteuse ainsi que d’une perte de productivité et de ressaisies, 50 % des échanges entre transporteurs et chargeurs seraient manuels, et seulement 8 % automatisés par EDI. Ne facilitant pas le partage d’informations, ce constat renvoie à « la maturité inégale des acteurs en matière de solutions informatiques et des équipements de traçabilité très variés : smartphone, balises GPS, informatique embarquée, RFID, capteurs etc. ». Selon Shippeo, moins de 20 % des chargeurs seraient équipés de TMS contre près de 80 % pour les transporteurs avec un taux d’équipement corrélé à la taille des sociétés. Si l’une des parades consiste à concevoir des interfaces, leur développement et leur maintien dans le temps s’avèrent aujourd’hui coûteux en l’absence d’API et de connexion standards disponibles.
L’intérêt du travail de Shippeo est son approche contradictoire. Il confronte, en effet, les difficultés des transporteurs à mettre en place un système de traçabilité efficace avec les attentes des industriels, distributeurs et organisateurs de transport. Sous-traitant tout ou partie de leurs transports de lots complets et partiels, la cinquantaine de ces chargeurs sondés soulève cinq enjeux. « Visibilité, mesure et amélioration de la performance transport » arrivent en tête, suivies par la capacité à gérer de façon proactive les litiges en identifiant les responsabilités de chacun, à gagner en productivité, et à sécuriser les disponibilités produits sur points de vente. « Le tracking est amené à prendre une part importante dans les appels d’offres puisque 88 % des chargeurs envisagent de l’intégrer à l’horizon de 3 ans », déclare Lucien Besse.
Pour lever les obstacles rencontrés par les transporteurs tout en répondant aux attentes des chargeurs, tous se rejoignent sur les caractéristiques d’une solution de tracking. Collaborative et en temps réel, elle doit être capable d’agréger les données en provenance de différentes sources, d’automatiser les procédures, et d’assurer l’objectivité et la fiabilité des informations. « Au final, elle doit permettre de passer d’une gestion réactive à une gestion prédictive » pour toutes les parties. Les temps gagnés par les exploitants transport des chargeurs comme des transporteurs sont estimés entre 14 % et 16 %, tandis que la productivité dans la gestion des réceptions en entrepôts s’améliorerait de 10 % à 30 %. Profitant aussi aux transporteurs comme aux chargeurs, les problèmes de livraison et litiges diminueraient jusqu’à 25 %. Dans une dernière partie, le livre blanc présente une méthodologie pour déployer une solution de tracking et les prérequis à respecter s’adressant aux chargeurs, principaux clients de Shippeo.