D’ici 2021, Strasbourg entend interdire les livraisons par des véhicules diesel au centre-ville. La ville et l’Eurométropole mènent en ce sens une politique de développement des transports propres via une série de mesures contraignantes qui seront effectives à partir de septembre prochain. « L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, mais aux choix clairs », a insisté Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire de Strasbourg en charge des mobilités alternatives et de la logistique urbaine, lors d’une manifestation dédiée aux solutions de logistique verte, qui s’est tenue le 28 mars sur le site alsacien (certifié NF HQE) de STEF, à Bischheim. De fait, le groupe français, spécialiste du transport de produits alimentaires sous température dirigée a manifesté sa volonté d’introduire à Strasbourg de nouveaux dispositifs répondant aux exigences de la collectivité, afin, indiquent ses dirigeants, de « construire ensemble, avec les pouvoirs publics, la logistique de demain ». Depuis juillet dernier, le site de Bischheim, qui approvisionne les commerçants et restaurateurs du centre-ville de Strasbourg, est équipé d’un nouveau porteur GNC Iveco Daily de 6,5 tonnes. Avec une autonomie de 140 kilomètres (170 km gaz et 70 km de réserve essence), ce véhicule répond aux contraintes de la livraison urbaine avec une capacité de chargement de huit palettes. A ce véhicule, déjà visible dans les rues de Strasbourg, s’ajoutera en septembre prochain la mise en service, dans la capitale française du vélo, d’un triporteur de caisse isotherme à assistance électrique.
Adapté à un chargement pouvant aller jusqu’à 250 kg, ce véhicule a déjà été mis en circulation par STEF à Bordeaux et Rennes, le premier centre de logistique urbaine du groupe qui en a fait son modèle. Il circulera à Strasbourg dans un rayon ne dépassant pas les 3 km. « Nous nous sommes associés à notre confrère DB Schenker pour atteindre plus rapidement une masse critique », indique Jean-Philippe Leclerc, directeur régional Est du groupe, pour lequel « les flux vont fatalement se diriger vers ce type de solution avec la mise en place des restrictions ». Le groupe ajustera naturellement le volume de la flotte en fonction de la demande. « Ce modèle économique vit sur Rennes et Bordeaux, nous ne sommes pas inquiets », assure Jean-Philippe Leclerc qui espère tout de même obtenir le soutien de la collectivité pour la mise en place prochaine d’un entrepôt logistique de proximité. « Il faut revoir l’organisation de nos espaces, travailler sur les itinéraires, sur les sites de dégroupage », a plus largement répondu Catherine Trautmann, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, soulignant l’efficacité en la matière de ce type de partenariat public-privé.