Près de sept mois après l’accord qui sanctuarise les salaires et les diverses primes dans la Convention collective des Transports, les syndicats du secteur s’impatientent face à l’absence de publication de l’extension de l’accord. Le 18 mai, alors que FO Transports annonçait une mobilisation à partir du 3 juin, le ministère des Transports a adressé dans la foulée un courrier à FO et à la CFDT Transports afin de rassurer les organisations de représentants de salariés. Paraphé le 4 octobre par les ministères du Travail et des Transports ainsi que les organisations patronales et syndicales, le texte de l’accord avait apaisé les syndicats qui craignaient une baisse de la rémunération par des accords d’entreprise moins-disants que la convention collective. Le courrier du ministère du Transport précise que l’engagement de l’État « à transposer dans la loi certaines de ces transpositions […] sera tenu ». Le directeur du cabinet de la ministre chargée des transports, Marc Papinutti, souligne que les textes nécessaires à cette transposition dans le Code des transports « auront vocation à être insérés dans la loi d’orientation sur les mobilités ». Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres à l’été. Face au document, les syndicats apparaissent partagés. FO Transports consulte désormais ses bases quant au maintien de l’appel à la mobilisation. La CFDT ne se joindra pas au mouvement, « même si nous ne pouvons que fortement déplorer le retard d’extension », indique Patrick Blaise, secrétaire général de la CFDT Transports. Côté CGT, Fabrice Michaud, secrétaire général du syndicat du secteur, se dit « sceptique sur la nécessité d’intégrer l’accord dans le cadre d’une loi ». La CGT compte exprimer son désaccord mais ne se joindra pas à l’appel de FO suite à des frictions entre les deux syndicats au début de l’année. « Nous nous joindrons probablement au mouvement des cheminots, le 4 juin », précise Fabrice Michaud. La CFTC attend de son côté la sortie de la loi Mobilité, en septembre. En revanche, le courrier du ministère a fait apparaître quelques inquiétudes : « le texte est très vague, déplore Thierry Douine, président de la CFTC Transports. À l’origine, la loi Mobilité ne concerne pas le TRM et le code des transports. Par ailleurs, les frais de déplacement qui doivent être intégrés dans le code des transports ne sont pas mentionnés. Or, Bercy devait se positionner sur le sujet ».
Une nouvelle majorité et hop !, coup de balai sur les grands projets d’infrastructure de transport. Et ce n’est pas grave s’il s’agit d’ouvrages cofinancés par l’Europe. Voilà l’un des premiers actes forts posés par le nouveau gouvernement italien co-piloté par le mouvement 5 Étoiles et la Ligue. Résultats : la Péninsule estime qu’elle peut se passer du Lyon-Turin, projet gravé dans le marbre des relations franco-italiennes, régulièrement scellé par des accords bilatéraux et pour lequel des travaux ont déjà été lancés (et payés). Sans oublier que Bruxelles cofinance le projet et qu’elle n’a pas tellement apprécié ce coup de balai unilatéral. Dans les cadre de ses réflexions et rapports sur les infrastructures, le gouvernement français s’est bien gardé de toucher aux grands projets internationaux.