Le TRM a connu sa plus forte progression du nombre d’emplois salariés depuis 2007. Au 31 décembre 2017, le secteur regroupe ainsi 358 581 personnes, soit une hausse de 3,9 % par rapport à 2016. La branche, tous transports confondus, dépasse désormais le seuil de 700 000 salariés, note le rapport de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique) portant sur l’année 2017. Porté par l’essor du e-commerce et des livraisons à domicile, le nombre d’indépendants dans la branche grimpe de 24 % : 30 448 établissements de TRM n’employaient aucun salarié fin 2017 (24 461 fin 2016). La délivrance d’attestations de capacité dans le transport léger a par ailleurs été multipliée par 1,5 entre 2016 et 2017.
Comme en 2016, l’âge moyen des salariés du secteur reste à 44 ans. Une stabilisation qui s’explique par les recrutements souvent motivés davantage par la croissance des capacités de production que par le remplacement de départs en retraite. Environ 11 000 salariés sont partis en fin de carrière en 2017, dont 2 300 ont fait valoir leur congé de fin d’activité. Il s’agit du plus grand nombre de départs via ce dispositif depuis 2001. Si les conditions de travail s’avèrent moins pénibles, le métier fait apparaître davantage de stress, ce qui peut inciter les conducteurs à partir plus tôt. Par ailleurs, le doute sur l’avenir du dispositif semble accélérer ces départs. « Auparavant, les conducteurs attendaient souvent une année après avoir atteint les conditions minimums avant de faire valoir leur CFA, note Anne Castay, chef de projets études à l’AFT. Désormais, ils le prennent plus rapidement. » Plus de 77 000 offres d’emploi ont été déposées en 2017 auprès de Pôle emploi par l’ensemble du secteur, soit une augmentation de 22 % par rapport à l’année précédente. Quelque 27 000 d’entre elles concernaient la conduite de transport de marchandises sur longue distance et 10 000 la livraison par tournées sur courte distance. « La capacité de renouvellement des effectifs devient un enjeu majeur pour les entreprises du secteur », indique Bruno Lefebvre, vice-président de l’OPTL. Les chefs d’entreprise interrogés en 2018 sont 51 % à avoir recruté ou à envisager des recrutements cette année, soit 6 points de plus que l’année dernière. L’OPTL estime qu’environ 111 700 postes sont ouverts cette année, les trois quarts concernant la conduite. Pourvoir ces postes s’avère difficile pour 41 % des établissements interrogés. Pourtant, environ 600 000 demandeurs d’emploi déclarent rechercher un emploi dans le secteur. « Tous ces demandeurs d’emploi ne possèdent pas nécessairement les qualifications qui les rendraient immédiatement employables », précise le rapport.
À fin 2018, l’organisme estime que le secteur devrait regrouper 723 000 salariés, soit une progression de 3,1 %, dont 354 603 conducteurs de marchandises.