Il y a peu de chances que le transport combiné obtienne le feu vert de l’administration quant à la dérogation pour le passage à 46 tonnes qu’il demande depuis de longs mois. Dans son discours de clôture, Dominique Denormandie, le président du GNTC, en a reformulé la demande devant François Poupart. Le directeur général de la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) ne lui a pas opposé une fin de non-recevoir, mais c’était tout comme. « Le 46 tonnes est un sujet difficile. Plus les tonnages sont lourds, plus les voieries s’abîment. Il faudrait savoir qui seraient les gagnants et les perdants de ce type de mesure », a-t-il déclaré tout en rappelant à la tribune que « le gouvernement est attaché au développement du fret ferroviaire ». Selon ce dernier, la preuve est faite avec le prolongement du financement des voies capillaires ainsi que celui de l’aide à la pince (27 M€ par an). Le transport combiné (rail-route et route-fluvial) est vu comme un recours à la pénurie de conducteurs qui sévit dans le TRM et à la flambée des prix du gazole. « Nous sommes convaincus de la pertinence du combiné, pour le fluvial, en provenance et à destination des ports maritimes », a souligné Dominique Denormandie. À propos du fret ferroviaire (10 % des flux), le président du GNTC a exhorté les pouvoirs publics à « ne pas nous lâcher au milieu du gué ». Il a rappelé que la grève des cheminots au printemps dernier a généré 15 M€ de pertes pour les transporteurs et les acteurs du ferroviaire. « Nous sommes toujours dans l’attente des indemnisations », a indiqué Dominique Denormandie. Les tables rondes qui ont meublé la matinée ont permis de faire émerger des solutions d’avenir pour le combiné. L’un des chargeurs présents (Aurélien Matard, Nestlé Waters) a reconnu avoir doublé la part du rail-route (100 000 expéditions par an) dans son plan de transport. Les grèves sont un frein à ses yeux. Pour autant, les chargeurs seraient prêts à payer plus cher si les prestataires peuvent éviter « la non-qualité (grève) qui vient alourdir les coûts d’acheminement ». Aurélien Matard trouve par ailleurs « de la pertinence à la moyenne distance à condition que ces flux soient rentables pour tout le monde. On attend les propositions des prestataires ». Auparavant, Éric Champeyrol (Naviland Cargo) avait appelé à » l’arrêt de la baisse des prix qui dégrade la qualité de service », alors qu’Ivan Stempezynski (TAB, 250 camions/jour sur le train et 60 000 caisses mobiles par an) a indiqué que « le combiné est une réponse sociétale ». Enfin, Ludovic Colley (Transports Cordier, 21), dont la société vient de s’ouvrir au combiné, a évoqué un manque d’information et de visibilité sur les trafics. « On peut réagir quand les deux mondes (routier et rail) se parlent », a précisé le dirigeant bourguignon.
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Une conjoncture pour aller de l’avant
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