Entre les maraîchers et les producteurs d’huile olive, au cœur du parc naturel des Alpilles, se trouve désormais la task force d’ID Logistics, 150 collaborateurs triés sur le volet chargés de piloter l’activité du spécialiste de la logistique contractuelle en France et dans le monde. « Nous avons poussé loin la digitalisation avec une “ war room”, qui pilote l’informatique dans les 50 pays où nous sommes », souligne Christophe Satin, directeur général délégué d’ID Logistics. L’entreprise, primée par le label « Happy at work », mise sur la qualité de vie au travail pour attirer de nouveaux talents et accueillir dans les meilleures conditions ses clients : Carrefour, Intermarché, etc. Les donneurs d’ordre sont venus en nombre pour l’inauguration du siège social le 11 avril dernier. « Il faut que le coût du siège, 7 M€, croisse moins vite que l’activité », observe Éric Hémar, P-dg d’ID Logistics qui annonce un doublement du chiffre d’affaires (1,4 Md€ en 2018) d’ici à cinq ans. L’entreprise, née en 2001 de la reprise de la branche transport de La Flèche Cavaillonnaise, enregistre une croissance galopante, et le rythme devrait rester dynamique ces prochains mois au vu des perspectives.« Notre stratégie consiste à accompagner nos clients dans leurs développements. Nous abordons un pays en accompagnant les clients internationaux et nous nous développons avec des clients locaux. Après avoir pénétré le marché roumain l’an dernier, nous espérons signer un deuxième client dans les semaines à venir », explique Éric Hémar.
Fin 2018, l’entreprise a ouvert à Santiago du Chili un entrepôt de 55 000 m2 pour le compte d’Unilever. Pour accompagner le groupe Descours & Cabaud, un entrepôt de 25 000 m2 a ouvert ses portes au sud du Mans, à Allonnes (Sarthe) l’an dernier également.
« En 2019, nous étoffons notre portefeuille clients. Nous répondons à des appels d’offres sur le e-commerce, qui représente 34 % de nos contrats. Les clients traditionnels de la grande distribution ont développé une branche e-commerce », explique Christophe Hamon, directeur général de la holding Financière ID. Ces dernières années, l’entreprise a également trouvé auprès des marketplaces de nouveaux clients (Amazon…). À Paris, ID Logistics réalise une expérimentation en matière de logistique urbaine aux côtés d’E.Leclerc. « Nous réalisons la préparation de commandes avec une opportunité de distribution en pilotant le prestataire transport du dernier kilomètre », précise Christophe Hamon. Dans le sud de la France, berceau de l’entreprise, ID Logistics possède une vingtaine d’entrepôts à Miramas (Clésud), Graveson (pour le compte de Boulanger), Berre-l’Étang (Panzani) jusqu’à Nice en passant par le Var.
En septembre prochain, ID Logistics entame la construction d’un bâtiment de 55 000 m2 sur la zone de la Grange Blanche à Courthezon pour le compte de la grande distribution spécialisée. À plus long terme, 30 M€ seront investis dans une plateforme de 50 000 m2 à Cavaillon (84). Entièrement automatisée, elle sortira de terre en 2022 sur la ZAC des Hauts Banquets. « Nous allons construire un entrepôt 4.0 assorti de 400 recrutements », annonce Éric Hémar. Le logisticien a également répondu à un appel d’offres, pour de la logistique import/export en lien avec le port de Fos. Le nom du lauréat sera connu d’ici à fin juin.
En Île-de France, sur la commune du Plessis-Pâté (91), ID Logistics vient d’obtenir le permis de construire pour une plateforme multiclients de 50 000 m2 (40 M€). Les travaux devraient démarrer en septembre pour une ouverture du site en 2020. Avec le rachat de son concurrent espagnol Logiters en 2016, ID Logistics a pris ses quartiers sur la péninsule ibérique avec des sites multiclients (pharmacie et cosmétique) à La Rocca et Granollers. « Les clients demandent des produits équivalents en France », détaille Christophe Hamon.
ID Logistics emploie 20 000 salariés dans le monde et réalise 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires (35 % dans la distribution, 31 % dans l’industrie et 34 % dans le e-commerce).
En février dernier, Éric Hémar et Patrick Daher, se sont vu confier par Élisabeth Borne, ministre des Transports, la mission de rendre, d’ici à la fin du mois de mai, un rapport sur la compétitivité logistique en France. Les deux chefs d’entreprise, aux emplois du temps bien chargés, se croisent souvent dans les ports et aéroports français pour réaliser un travail de benchmarking. Les deux logisticiens ont déjà quelques pistes d’amélioration. « Il faut identifier les goulets réglementaires. Par ailleurs, nous avons des zones logistiques éloignées des infrastructures de transport. C’est le cas à Lyon avec le port Édouard-Herriot, éloigné des plateformes logistiques. Nous devons créer de la coordination », observe Éric Hémar. De la coordination pour davantage de massification et de report modal, plaident les deux patrons logisticiens, citant régulièrement l’Allemagne et les Pays-Bas en référence. « 50 % des conteneurs quittant Rotterdam empruntent le fleuve ou le fer », pointe Éric Hémar. À Marseille, ce taux atteint péniblement les 14 %.