Un concours pour distinguer « l’Exploit-Temps »

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Une compétition nationale entre étudiants des départements Gestion logistique et transport (GLT) a eu lieu le 7 juin 2019 à l’IUT du Havre. À travers le jeu Exploit-Temps, ils se sont affrontés et ont été évalués sur leurs compétences d’exploitants.

Dans ce métier, la lutte contre le temps est un exploit quotidien », souligne Pierre Guillemard, développeur du jeu Exploit-Temps, qui permet aux étudiants de s’immerger dans la situation professionnelle d’un exploitant. Via une sorte de système d’information sur Excel, le jeu permet de traiter simultanément tous les aspects pédagogiques préparant au métier – réglementation sociale, gestion des coûts ou encore aspects techniques. « Il visait avant tout à développer les compétences des étudiants, leur capacité à obtenir un résultat en situation quasi professionnelle, en mobilisant leurs connaissances, en démontrant des aptitudes à travailler ensemble et des qualités comme la réactivité », précise Pierre Guillemard. Le développeur le présente dans plusieurs IUT de France et l’utilise à travers des sessions de deux ou trois jours avec des groupes d’étudiants. Séduite, l’assemblée des chefs de département GLT des IUT de France prend la décision d’organiser un trophée entre les étudiants des différents établissements autour du jeu avec une première édition en 2017. « L’idée était de donner un coup de projecteur sur notre spécialité », indique Pierre Guillemard, qui ajoute que l’exploitation n’est que l’un des nombreux métiers que peut exercer un diplômé GLT et que peu d’entre eux choisissent l’exploitation.

Cette année, pour sa troisième édition, 11 équipes se sont affrontées et ont été évaluées sur leurs compétences d’exploitants de transport routier longue distance, en traitant le plus grand nombre possible de lots, en respectant l’ensemble des réglementations, en optimisant les remplissages des véhicules et en minimisant les parcours à vide, sans oublier de maîtriser leurs coûts afin de dégager un bénéfice d’exploitation. Chaque équipe, composée de quatre étudiants, devait présenter des quinzaines d’exploitation, c’est-à-dire un même véhicule exploité sur deux semaines d’affilée. « L’exercice est intense car les étudiants planchent cinq heures sur des résolutions de problèmes d’exploitation, mais il est aussi convivial car c’est un jeu d’équipe, souligne Pierre Guillemard. L’état d’esprit qu’on essaie de promouvoir à travers ce jeu correspond à ce que l’on attend d’un exploitant. C’est quelqu’un qui est prêt chaque jour à rencontrer des difficultés et à finir sa journée en ayant résolu les problèmes. Flexible et réactif, il doit aussi pouvoir communiquer avec de multiples interlocuteurs. »

Valoriser

Si le manque d’exploitants s’avère moins criant que celui des conducteurs, les jeunes sortant de GLT n’éprouvent aucune difficulté à trouver un poste au sortir de leurs études. Depuis la première édition, la FNTR de la région qui accueille le concours soutient l’initiative. « Près de 54 000 personnes sont recherchées en 2019 dans la profession tous métiers confondus, rappelle Jean-Marc Pelazza, délégué régional de la FNTR Normandie et vice-président régional de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique) Normandie. Des conducteurs et des mécaniciens principalement mais également des exploitants manquent à l’appel, et les derniers chiffres recueillis par l’OPTL ne rassurent pas pour les années à venir. « Chaque événement concourant à valoriser la profession et à inciter les jeunes à rejoindre le secteur doit être soutenu, estime-t-il. Il faut une prise de conscience globale. Si l’ensemble des entreprises investissait sur la future génération en la formant sur des temps longs, peut-être limiterions-nous des tensions certaines sur le marché des années à venir. » Toutefois, la désaffection des jeunes pour le secteur n’est pas l’unique cause du manque de candidats dans les entreprises qui recrutent. Le GLT de l’IUT du Havre, qui peut former jusqu’à 112 étudiants par promotion, fait le plein chaque année et se voit contraint de refuser de plus en plus de candidats. En 2019, 883 jeunes ont envoyé une candidature d’inscription à l’établissement contre 451 en 2016. « Par rapport aux besoins du territoire, nous pourrions ouvrir davantage de places, assure Lionel Brault, chef de département GLT de l’IUT du Havre. Mais sans moyens supplémentaires, nous ne pouvons pas élargir notre offre. Pourtant, un jeune qui se tourne vers cette filière est sûr de trouver un emploi. »

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