Un compte à rebours est lancé. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a promis une réponse sur l’attitude du gouvernement concernant le projet du Canal Seine-Nord-Europe (CSNE) pour la mi-octobre. Mais la décision sur la régionalisation du chantier viendra-t-elle aussi vite ? Après l’appel de Péronne lancé le 14 septembre, les acteurs économiques et politiques locaux continuent de se mobiliser pour faire entendre qu’il est impossible de renoncer à ce grand chantier, comme ce lundi, au Comité Grand Lille (rassemblement informel réunissant jusqu’à 300 personnalités engagées dans le développement et le rayonnement du grand Lille). « Pourquoi reculer devant un investissement qui doit générer la création de 30 000 emplois dans une grande région de France ? », interroge Franck Grimonprez, président fondateur de Log’s et président du Gerif, Groupement des Entreprises Régionales d’Intérêt Fluvial. Ce cercle de chargeurs, implantés dans le nord, a reçu l’engagement de près d’une dizaine de groupes (dont Auchan, Leroy Merlin, Castorama, Bridgestone) à intégrer le fluvial, via le CSNE, dans leur chaîne logistique globale.
Aux côtés de ces grands noms, la FNTR-TLF et des partenaires transporteurs tels que Houtch, Blondel, Prévoté et Jacquot apportent aussi leur soutien. Pour tous ces acteurs économiques, le canal permettra de massifier les flux de l’axe Ports du Nord-Vallée de la Seine. « Ce projet est stratégique et l’Europe a compris son importance mais la culture fluviale n’est pas développée en France, déplore Jacques de Villeneuve, président de l’union coopérative EuroSeine et président délégué de Noriap, une coopérative céréalière également signataire. Nous sommes victimes d’une rude concurrence internationale et le transport, incontournable, revient cher à notre filière. La massification via le fleuve permettrait de faire baisser le tarif de 15 à 10 € la tonne ». Les Hauts-de-France se trouvent au barycentre d’un bassin européen de 100 millions de consommateurs, de quoi promettre un volume de flux longtemps.
Franck Grimonprez a fait ses calculs : pour un projet à 4,5 Md€ et 20 % de TVA, 900 M€ sont déjà rapportés, une somme qui couvrirait l’investissement de l’Etat. Comme tant d’autres il ne comprend donc pas les rechignements du gouvernement.