Thierry Grumiaux : La FNTR, avec l’appui de nos collègues britanniques de la FTA (Freight Transport Association), a obtenu l’engagement officiel du Royaume-Uni de mettre en place un pilote sur la lettre de voiture électronique. Le Département britannique des transports a été convaincu par la solution Transfollow, qui lui avait été présentée par la FTA, membre de l’IRU (International Road Transport Union) et de la FNTR. Il a donc souhaité mettre en place, dans un premier temps, un test en grandeur réelle, avec la FNTR et la FTA, ainsi qu’avec la TLN (Transport and Logistics Netherlands) aux Pays-Bas qui est aussi membre de l’IRU, afin de valider le processus pour ratifier le protocole additionnel e-CMR dans un second temps.
Le pilote s’est déroulé avec succès de mi-janvier à fin février 2019. Le port d’entrée comme de sortie du Royaume-Uni devait être exclusivement Douvres pour faciliter la gestion et le suivi des opérations côté administration britannique. Il était limité à deux véhicules identifiés par entreprise et par jour. Les lettres de voiture étaient créées par chacun des transporteurs dans leurs pays respectifs en utilisant la solution Transfollow.
T. G. : On évoque un gain de productivité et un volume de travail administratif réduit, puisque les éléments constitutifs de la CMR ne sont indiqués qu’une seule fois, preuve de l’enlèvement et de la livraison instantanée (plus de POD à envoyer après coup), un document lisible et facilement consultable par tous, à toutes les étapes du transport. On parle également d’une plus grande visibilité de tous les événements liés au transport, d’une sécurisation des données transmises uniquement aux acteurs concernés par des moyens d’identification personnels. Plus besoin d’acheter des liasses papier puisque les CMR sont transmises sous forme de crédits numériques. On évoque, en outre, une amélioration du service client.
T. G. : La transmission des données de la CMR émargée, en temps réel, permet, entre autres, d’éviter d’attendre que le conducteur revienne au bureau pour transmettre la CMR qui devra être adressée à l’expéditeur par la poste, après coup, comme preuve de livraison. Elle permet donc de pouvoir facturer quasiment instantanément. De plus, cela facilite la vérification instantanée du bon déroulement des opérations ou d’identifier un problème (réserves) en temps réel, et donc d’agir en conséquence immédiatement. Il s’agit bien d’une suppression des documents papier qui représentent, selon Eurostat et IRU Project, un total annuel de plus de 20 millions de lettres de voiture papier utilisées pour la France uniquement (chiffres 2016).
1. Transports Fiolet (62)
2. Transfollow est une société néerlandaise existant depuis 2013, qui est à l’origine du format de la CMR et a participé à la rédaction du protocole additionnel e-CMR aux côtés de l’IRU. Elle a développé et amélioré cette solution de lettre de voiture électronique depuis une dizaine d’années en étroite collaboration avec les organisations professionnelles du transport membres de l’IRU que sont TLN et EvoFenedex, mais aussi avec d’autres organisations professionnelles membres de l’IRU et leurs membres transporteurs.
Transfollow a été acquis par Viatrans, la société de services de l’IRU et dont une des missions est la gestion d’investissements directs dans le secteur des transports.