Thierry Gros : J’ai tenu tout d’abord à mettre en place une équipe resserrée (4 vice-présidents ont été maintenus et n’ont conservés que 2 conseillers, Ndlr). Je pense qu’on ne peut être engagé dans un syndicat si l’on n’y croit pas à fond et si l’on ne s’investit pas. Tout le monde s’est donc vu confier une fonction qu’il se doit d’assumer. Nous devons nous montrer plus proches des adhérents (en conquérir de nouveaux aussi) pour mieux partager l’information. Cette équipe resserrée, proche des présidents de région, va pouvoir agir dans cet objectif de mieux faire remonter l’information du terrain vers le siège. Chaque adhérent doit avoir son mot à dire.
T. G. : Nous serons mobilisés sur plusieurs fronts : le travail illégal, l’écotaxe (qui peut revenir), les groupements. Sur ce dernier point, je me fixe comme objectif de rassembler les déménageurs car notre profession, petite, ne peut se permettre de se diviser. J’ai, par ailleurs, mis sur pied une commission des jeunes déménageurs qui apportent leurs idées sur l’évolution du déménagement, sur le numérique.
T. G. : Comme tout le monde le sait, le travail illégal dans notre métier fait référence à tous ces camions blancs que l’on voit tourner le week-end. Ce sont également des entreprises de réinsertion qui s’improvisent déménageurs, des salles de ventes aussi. Il faut savoir que les entreprises de déménagement en règle effectuent moins de 20 % des prestations recensées en France. Le solde est produit soit par les particuliers eux-mêmes, soit par les copains et les non professionnels. Nous avons signé une convention nationale de lutte contre le travail illégal déclinée dans chaque région. Les administrations locales (CRAM, Direccte), avec l’appui des gendarmes, pourront intervenir lorsque nous les solliciterons pour le contrôle de ces véhicules illégaux. On compte aujourd’hui 1 200 entreprises de déménagement (on en perd entre 1 % et 2 % par an). Il est nécessaire que notre profession embrasse davantage le virage de la modernité et s’empare des nouveaux outils.
*Thierry Gros succède à Yannick Collen. Âgé de 50 ans, il dirige avec son fils une entreprise familiale de déménagement (spécialisé dans les interventions auprès des ambassades de France dans les pays de l’Est) et de TRM (distribution alimentaire et transport de sels de machines à laver). Basée à Dole (39), cette entreprise emploie 42 salariés au total.