T3M résiste mais s’impatiente

Malgré un service fortement perturbé au début du conflit, l’opérateur de transport combiné T3M parvient désormais à assurer près de 90 % du plan de transport lors des jours de grève. Le groupe est parvenu à ce résultat notamment en recourant à de l’affrètement routier et en optimisant le taux de remplissage des trains qui peuvent circuler. SNCF Réseau s’est aussi efforcé de son côté à mieux annoncer les perturbations, permettant une meilleure visibilité pour l’opérateur. « L’adaptation permanente nous permet aujourd’hui d’assurer 85 à 90 % de notre plan de transport les jours de grèves (20 % au début du conflit),indique Jean-Claude Brunier, P-dg de T3M, qui précise toutefois que cette situation sera difficilement tenable sur la durée : on est dans un système très lourd à gérer en interne et parfois pour nos clients. C’est une situation qui dure depuis deux mois, c’est très difficile à supporter, notamment pour nos collaborateurs. » Le groupe espère désormais un arrêt rapide du mouvement pour éviter le point de rupture. L’opérateur ressent un essoufflement mais la circulation reste encore aléatoire. Pour autant, ce conflit ne devrait faire douter les clients face au rail : « ils ont vu que nous étions présents, que nous faisions tout ce qu’il fallait pour qu’ils obtiennent le service dont ils avaient besoin ». Le groupe se dit toujours optimiste pour l’avenir du transport ferroviaire. Le gouvernement annonce d’ailleurs un plan fret, rappelle Jean-Claude Brunier. Le groupe a reçu le mois dernier le Premier ministre et les ministres de la transition écologique et des transports sur son Terminal de Bonneuil-sur-Marne. « Nous avons réellement l’impression qu’ils ont l’intention de relancer le fret ferroviaire ». Le groupe ressent par ailleurs une évolution dans l’attitude SNCF Réseau : « Elle est beaucoup plus proactive. Le discours semble avoir changé et, une fois la mauvaise séquence de la grève passée, nous espérons pouvoir travailler et faire avancer les choses ensemble ».