Mauvaise démonstration pour le gouvernement ! Alors qu’il veut faire passer au plus vite la réforme de la SNCF et supprimer le statut des cheminots, les résultats 2017 de la compagnie ferroviaire affichent une certaine embellie avec un bénéfice net multiplié par 2,3, à 1,33 Md€. Le chiffre d’affaires s’établit à 33,5 Md€, en progression de 4,2 %, entraîné par la croissance du volume de voyageurs et de marchandises transportées.
SNCF Logistics progresse de 179 M€, soit 1,8 %, avec un chiffre d’affaires consolidé à 10,2 Md€. Toutefois, sa marge opérationnelle recule de 21 M€, à 407 M€, liée « au contre-effet des grèves de 2016 », explique le groupe. La filiale Geodis se porte bien avec ses 243 M€ (+ 3 %) engrangés. « Toutes les lignes métiers sont en développement, hormis l’activité Supply Chain Optimization, à la suite de la modification du contrat IBM », indique le groupe dans son rapport annuel.
Le pôle Transport ferroviaire multimodal de marchandises (comprenant l’EPIC Fret SNCF et les filiales Naviland Cargo, Captrain, VFLI et Lorry Rail) enregistre un CA de 1,5 Md€, en hausse de 3,6 % si l’on exclut les grèves de juin 2016 également. Fret SNCF connaît un recul « essentiellement sur le transport de céréales » mais « une stabilité des autres transporteurs ferroviaires et une croissance du transport multimodal [transport combiné, ndlr] ». À noter que le pôle vise une « croissance ambitieuse pour Naviland » (+ 10 % cette année) grâce à l’activité Navitrucking et certains axes stratégiques, ainsi que la poursuite de la montée en puissance de la ligne Calais-Le Boulou et le démarrage de la liaison Calais-Orbassano.
Si les performances se montrent encourageantes pour la compagnie ferroviaire, la dette nette de SNCF Réseau (46,6 Md€, soit + 1,7 Md€ par rapport à 2016) plombe les comptes. Malgré une légère augmentation du chiffre d’affaires de 0,9 %, à 6,4 Md€ (dont 3,5 de facturation à SNCF Mobilités pour les péages), les recettes d’exploitation ne couvrent pas les investissements (– 2,05 Md€). Le résultat net récurrent demeure stable, dans le rouge à – 157 M€.
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, ne s’est pas prononcée sur la reprise de la dette, même dans le contexte de la future réforme. L’ex-directrice stratégie de la SNCF en a-t-elle une déjà prête pour redresser la maison SNCF ? À l’issue de la première réunion de concertation, les syndicats se montraient inquiets évoquant un dialogue « difficile » avec le gouvernement.