Transport et Logistique de France (TLF) est, elle, plus modérée, évoquant une politique des « petits pas ». Unanimement, les organisations professionnelles se félicitent de l'accord scellé le 21 décembre par les ministres européens qui fixe à 48 heures la durée de travail hebdomadaire des conducteurs routiers. « En discussion depuis deux ans, le principe d'une directive est enfin entériné », se réjouit Christian Rose, secrétaire général de l'Unostra. « Cet accord jette les bases d'une véritable harmonisation sociale en Europe », avance la FNTR. Fruit d'un compris, l'exclusion des travailleurs indépendants du dispositif est globalement bien ressentie. La vigilance reste toutefois de mise. La FNTR souhaite ainsi que la directive devienne une « réalité rapide et homogène dans chacun des pays de la communauté » et que « s'atténuent davantage les écarts de concurrence entre États membres ». Pour TLF, il s'agit désormais de « mettre en cohérence la directive avec le règlement européen 38.20 relatif aux temps de conduite et de repos des conducteurs ».
Le projet de règlement instituant une attestation d'emploi dans le cadre de transports intracommunautaires suscite également l'approbation des organisations professionnelles. Celui-ci certifierait qu'un conducteur est bien employé selon les dispositions applicables dans l'État membre de son employeur. « Un règlement européen peut-il s'imposer aux pays tiers ? », s'interroge Christian Rose. TLF estime pour sa part que la carte à puce du conducteur, qui devrait être insérée dans les chronotachygraphes à partir de 2003, serait une mesure plus efficace, la fédération refusant la multiplication des documents administratifs à bord des véhicules. La profession regrette en revanche qu'aucune décision n'ait été prise sur le dossier des interdictions de circuler. Lequel est reporté en avril 2001. Restent également en suspens le chantier de l'harmonisation fiscale et technique et celui de la formation minimale obligatoire des chauffeurs routiers. A la présidence suédoise de jouer !