« Il faut revoir l’ensemble du projet. » Après avoir reçu le rapport sur l’analyse des coûts et des bénéfices du tunnel Lyon-Turin, commandité l’été dernier à un groupe d’experts pour la plupart opposés au projet, Danilo Toninelli, ministre des Transports et des Infrastructures (Mouvement 5 étoiles, M5s), s’apprête à rendre son verdict. Tout en déclarant que la décision finale sera publiée fin janvier, Danilo Toninelli laisse entendre que les travaux seront bloqués. La question est : « Pour combien de temps ? » Car si le M5s entend interrompre le chantier pour conserver « l’amitié » de son électorat écologiste, l’autre parti du gouvernement, c’est-à-dire la Ligue, ne partage pas le même avis, une grande partie de ses sympathisants, les PME implantées dans tout le nord du pays, réclamant au contraire une accélération des travaux pour des raisons économiques. La Ligue a d’ailleurs manifesté le week-end dernier à Turin, aux côtés des partisans du Lyon-Turin, en réclamant la mise en place d’un référendum dans le but de laisser aux Italiens le droit de trancher sur une question épineuse qui risque d’envenimer ultérieurement les relations bilatérales avec la France et l’Union européenne. Car, en verrouillant le chantier, Rome s’expose d’un point de vue financier puisque la péninsule devra rembourser les fonds débloqués par l’UE et la France. L’enveloppe est importante – plus ou moins 2 Md€ avec les intérêts – l’UE ayant avancé 700 M€ puis 813 M€ dans le cadre du programme Ten-T2014-2019. La France a, pour sa part, déboursé quelque 350 M€ pour les études préliminaires, selon les estimations de Paolo Foietta, commissaire extraordinaire à l’axe ferroviaire Lyon-Turin. À cela s’ajouteront les dépenses de fermeture du chantier et les indemnités à verser aux entreprises.
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Rome s’apprête à rediscuter le projet
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