Roberto Parrillo : Ce qui est en train de se jouer – sur les temps de conduite et de repos, la directive détachement, l’accès à la profession – aura une incidence majeure pour les 15 ans à venir dans le secteur du transport, mais pas seulement. Le 4 juin, aura lieu une réunion de la commission Transport du Parlement européen, qui défend des positions contre lesquelles nous nous élevons. Je pense principalement à sa proposition de réduire les temps de repos des conducteurs. Si elle venait à être adoptée, cette mesure constituerait une dégradation des conditions de travail et une menace pour la sécurité des citoyens. Cette proposition va être adressée, le 4 juin, à la Commission transport de Bruxelles. Nous nous élevons également contre la décision de sortir le transport international de la directive détachement, ce qui serait accorder un blanc-seing au dumping social.
R. P. : Nous préférons que soient conservées les réglementations actuelles plutôt que de nous lancer dans l’inconnu. Tous les sujets sur la table (détachement, temps de conduite, cabotage…) sont dépendants les uns des autres. Autrement dit, toute mauvaise décision sur l’un de ces sujets aura des incidences sur les autres.
Augmenter le temps de travail des chauffeurs – réduire leur temps de repos donc – et ouvrir aveuglément à la concurrence aura des conséquences terribles.
La Commission dit : « on ne modifie pas globalement les temps de repos ». Ce qui signifie que, dans la réalité, les temps de conduite sont de 90 heures sur deux semaines et que l’on doit flexibiliser un peu. Comment, selon ces propositions ? Au lieu d’avoir 45 heures obligatoires de repos toutes les semaines, on va faire passer ce temps à 24 heures et, à la fin de la troisième semaine, le conducteur pourra récupérer les heures de repos non consommées, soit la différence entre 45 et 24.
R. P. : Elle laisse voir qu’on ne touche pas globalement au temps de conduite mais on fait en sorte que les salariés travaillent 6 jours par semaine. Et au bout de 3 semaines, on va dire à ce salarié « je ne veux plus te voir ».
Conclusion : le conducteur va se reposer moins et travailler plus.
Le 4 juin, nous serons à Bruxelles pour dire que nous ne voulons pas de ce projet.