Relance d’une navette ferroviaire fret entre la France et la Suisse

Abandonnée en 2004, une navette ferroviaire sera relancée avec la Suisse à compter de mars prochain. Histoire de s’assurer des volumes significatifs dès le démarrage, celle-ci sera constituée de deux legs, l’un vers la Provence et un autre tronçon vers la Normandie. Naviland Cargo assurera les pré et post-acheminements ferroviaires du Havre et de Fos jusqu’à Dijon-Gevrey avant de relier Chavornay, son terminal situé non loin de Lausanne. Le transit-time global « door to door » étant de trois jours. Chaque train, de 500 m de long, disposera d’une capacité de 40 EVP. Une société d’exploitation est en cours de constitution. Elle associe les ports du Havre, de Marseille et la filiale de SNCF Logistics. Si les chargeurs et les transitaires se sont montrés immédiatement intéressés par ce projet, ils ne sont pas les seuls. Les transporteurs routiers, qui font face à une pénurie de chauffeurs, entrevoient, grâce au rail, une manière d’évacuer les boîtes. « Une belle partie de notre clientèle est constituée de transporteurs routiers en quête de solutions. Bien évidemment, ils ne l’affichent pas », indique Philippe Vasselet, directeur des ventes de Naviland Cargo. Discret sur les noms de ses clients et la typologie des marchandises, le responsable commercial l’est tout autant à l’évocation des tarifs. « Le produit intéresse nos prospects qui possèdent une sensibilité écologique et souhaitent disposer d’une réponse à la congestion portuaire », se contente d’ajouter Philippe Vasselet. Ce service devrait bénéficier du soutien financier, au démarrage, des Régions Normandie et PACA à hauteur de 100 000 € chacune. Le potentiel du marché suisse en conteneurs est estimé à 350 000 à 400 000 EVP par an. Aujourd’hui, seulement une partie marginale de ce trafic transite par les ports français. La mise en service de cette navette pourrait contribuer à capter une part significative de ces volumes et désengorger les axes routiers vers la Suisse, en proposant l’équivalent de substitution de capacité de 12 000 camions par an.