RAPHAËLLE FRANKLIN : Nous avons pour rôle de sourcer, d’accompagner, d’aller chercher les jeunes et de monter des programmes de financement lorsque le candidat ne dispose pas des formations suffisantes. Nous commençons en identifiant dans l’entreprise les besoins de candidats. Nous pouvons ensuite intervenir sur l’identification d’un candidat en travaillant avec Pôle Emploi mais aussi, de plus en plus, avec les missions locales afin de capter davantage de nouveaux candidats. Nous présentons à ces jeunes les possibilités d’embauche sur leurs bassins d’emploi. Ils doivent savoir qu’il y a des besoins d’emploi sous forme de CDI et généralement en temps plein dans le secteur.
R.F. : Si le candidat est demandeur d’emploi, il peut bénéficier de la POE (Préparation opérationnelle à l’emploi) afin d’acquérir les compétences nécessaires. Ce dispositif est financé à 75 % par les fonds publics qui ont été gelés au début de l’année. La situation semble toutefois se débloquer, ce qui serait une bonne chose car il enregistre un taux d’insertion dans l’emploi exceptionnel, à 77 %, dans le transport, alors que l’ensemble des formations pour demandeurs d’emploi tourne autour de 45 % de réussite. Pôle Emploi devient un acteur inévitable dans ce dispositif. D’ailleurs, les entreprises devraient davantage y déposer leurs offres d’emploi car l’État positionne de plus en plus l’organisme comme un acteur incontournable pour l’emploi. Le titre pro, très sollicité, s’avère efficace notamment grâce à la culture du tuteur dans le secteur. Il permet en outre d’intégrer des éléments autres que la simple conduite, comme l’arrimage, les matières dangereuses ou d’autres spécificités du transport routier. En revanche, la Fimo accompagnée du permis semble désormais être considérée davantage comme une formation de moindre qualité, plus courte et moins adaptée.
R.F. : L’alternance — contrat pro comme apprentissage — est une réponse durable aux besoins des entreprises. Le recours à l’alternance s’avère faible pour la taille du secteur mais les entreprises devraient s’en emparer. La réforme qui arrive devrait d’ailleurs agir fortement sur l’alternance. Il faut que la branche s’empare du sujet, non seulement en promouvant cette voie mais aussi en construisant des parcours d’alternance plus adaptés. L’acquisition du permis est notamment un problème dans le transport car il ne permet pas aux alternants d’être opérationnels tout de suite. La branche, via la CPNE, pourrait adapter les parcours en incluant des tâches utiles pendant les phases où l’alternant ne peut pas conduire, par exemple en effectuant de la mécanique dans les ateliers.