Quelle place pour le transport fluvial ?

De nombreux acteurs politiques et économiques s’accordent à dire que le Canal Seine Nord représente une réelle opportunité pour les chargeurs, en premier lieu ceux de la filière des céréales et des granulats mais aussi pour les conteneurs. Pour autant, les évolutions de trafic ne sont actuellement pas au rendez-vous en 2016. Le dernier rapport annuel des Voies Navigables de France sur le transport enregistre d’importantes baisses par rapport à 2015. Avec 11,5 millions de tonnes (équivalent à 570 000 camions), le trafic fluvial dans les Hauts de France a reculé de 4 % (un tiers de l’activité étant généré sur le bassin de Picardie, deux tiers sur le Nord-Pas-de-Calais). Une baisse « conjoncturelle » qui peut s’expliquer par la mauvaise récolte qui a impacté la filière agricole (l’agroalimentaire étant la première activité fluviale avec 38 % du trafic). Côté métallurgie (13 % de l’activité), les minerais et les déchets ont chuté de 17 % tandis que les produits métallurgiques ont augmenté de 29 points. Quant aux conteneurs et transactions spéciales type colis (6 %), ils ne représentent aujourd’hui que 700 000 tonnes, en progression lente. Seuls les matériaux du BTP (27 % du trafic) se sont maintenu. La question des évolutions des trafics futurs reste entière autour du canal Seine-Nord. Le rapport de configuration synthétisé se garde bien de proposer des projections. L’objectif de 25 % de report modal non routier et non aérien à l’horizon 2022 (loi de Grenelle du 3 août 2009) reste dans l’esprit des gros chargeurs. Un peu moins chez les plus petites structures : sur la période 2008-2012, un plan d’aides au démarrage des services de transport combiné, avec la possibilité d’attribuer 10 millions d’euros par an, n’a reçu que deux dossiers en ferroviaires… et aucun pour le fluvial.