L’optimisation du taux de remplissage des véhicules reste la principale mesure retenue par les chargeurs pour réduire l’impact environnemental de leur transport. S’ils sont 84 % à trouver l’initiative pertinente, 59 % s’y emploient concrètement. Un taux qui devrait atteindre les 70 % selon un sondage* du cabinet conseil bp2r. Une priorité d’autant plus logique qu’une étude Eurostat, en 2010, a montré que le taux moyen de remplissage des véhicules est de 65 %. 20 % des trajets sont réalisés à vide ! C’est le poste sur lequel les chargeurs peuvent avoir la maîtrise en tant que pilotes de leurs flux. Avec la mise en œuvre d’organisations internes ad hoc, ils peuvent accroître seuls leur taux de remplissage. Quitte à opter pour des actions de mutualisation entre industriels. S’ils ne sont que 19 % à avoir franchi le pas, ils devraient être 23 % à fin 2011. L’intérêt grandissant des distributeurs et industriels pour le « backhauling » s’inscrivant aussi dans cette démarche d’optimisation des véhicules. Seconde mesure jugée pertinente (pour 58 %) : la réalisation d’un bilan carbone transport, que 38 % déclarent avoir déjà mené. Et 75 % l’auraient planifié à moyen terme. Enfin, 39 % opteraient pour le report modal dans les 12 mois (contre 31 % à fin 2010). Un choix que 48 % des chargeurs jugent pertinent. Même si les paroles sont rarement suivies d’effet. Mais alors quelles sont les actions entreprises auprès des transporteurs ? Elles sont relativement limitées et jugées moins pertinentes : seuls 31 % (44 % fin 2011) des chargeurs interrogés ont déployé une démarche de sensibilisation et d’incitation de réduction de CO2 chez leurs prestataires, et 18 % (37 % cette année) ont intégré des clauses environnementales dans les cahiers des charges et/ou contrats de transport. Des donneurs d’ordres qui ne semblent pas (encore ?) convaincus par la Charte Ademe : seul un chargeur sur quatre retiendrait cette initiative comme critère de référencement. « […] Les chargeurs ne perçoivent pas le lien direct entre la Charte et son impact et import sur leur flux, explique Xavier Villetard, dirigeant associé de bp2r. Voilà pourquoi ils ne la jugent pas réellement pertinente. » Bref, la grande majorité des chargeurs privilégient la mise en place d’actions en interne pour dégager de nouveaux gains en termes environnementaux et économiques. Reste que 31 % d’entre eux indiquent encore ne pas savoir quelles mesures prendre ou comment les mettre en œuvre. « Pour ceux-là en priorité, les transporteurs doivent être force de propositions concrètes », insiste Xavier Villetard.
* Sondage réalisé entre le 16 novembre et le 31 décembre auprès de 101 chargeurs (70 % d’industriels et 30 % de distributeurs).