Édouard Gouin : Nous sommes un commissionnaire de transport digital spécialisé dans toutes les marchandises lourdes, volumineuses, fragiles et de grande valeur. Nous transportons beaucoup d’œuvres d’art, telles que des peintures, des sculptures, mais aussi des antiquités et du mobilier design. Ponctuellement, il nous arrive de transporter du matériel médical. Ce que nous souhaitons, c’est définir une proposition de valeur qui soit très claire pour le segment que nous avons commencé à développer, à savoir le marché d’art. Ce dernier représente une grosse partie de notre chiffre d’affaires.
E. G. : Avec mon associé, nous sommes issus de l’e-commerce. Nous nous sommes retrouvés à la fois par hasard et par intérêt dans le monde du design d’intérieur, et de la vente d’œuvres d’art. Assez rapidement, nous avons réalisé que la partie « découverte et vente » des œuvres d’art était considérable. En revanche, la partie « expédition » créait des frictions. Un client pouvait acheter en ligne, mais pas savoir combien il allait payer en prix de transport. Une fois ce besoin identifié, nous avons créé un algorithme pour calculer un prix de transport instantanément depuis n’importe où en Europe vers toutes les grandes destinations mondiales, à des prix entre 35 et 50 % moins élevés que la concurrence, notamment grâce à l’optimisation de procédés. Nous avons lancé une plateforme de base : une page Web sur laquelle le client demandait un prix de transport, et notre réponse lui parvenait en cinq minutes. Depuis novembre 2018 et le lancement de notre plateforme de pricing instantané intégrant directement notre algorithme dans le code, nous avons changé de dimension. Le client peut maintenant obtenir une cotation, réserver en ligne, suivre le transport, etc. en quelques clics.
E. G. : Il y a la fameuse plateforme des clients dont je vous ai parlé. À nos partenaires, nous fournissons également des outils numériques. Ainsi, les transporteurs peuvent se connecter à un espace sur lequel ils mettent à jour les commandes, gèrent leur propre trafic, etc. C’est un axe majeur pour nous, que nous souhaitons continuer à développer afin de leur donner un maximum de valeur. Nous travaillons avec des petites entreprises locales de transport et des sociétés d’emballage spécialisées, cela représente un grand nombre d’acteurs. L’idée, c’est d’automatiser la communication dans cette chaîne de valeur, et de simplifier au maximum les relations. Cela permet de travailler plus rapidement, plus efficacement, et donc de proposer des tarifs plus compétitifs. Nous souhaitons n’avoir d’intervention humaine que dans la gestion des anomalies et dans la planification de prestation grande échelle. Tout le reste sera automatisé.
E. G. : Nous structurons beaucoup de petits acteurs qui, pour la grande majorité, n’ont aucun software. Ils travaillent à l’ancienne, avec du papier, par exemple. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur les outils digitaux que nous leur proposons. Via la plateforme collaborative, nous les aidons sur la gestion de leurs commandes et bientôt sur la facturation, le routing, etc. Nous prenons énormément d’initiatives sur ce plan-là, ce qui facilite la pénétration du marché. Nous avons grossi beaucoup plus vite que ce que nous imaginions, avec une croissance d’environ 50 % d’un mois sur l’autre, rendant cruciale une structuration digitale de nos outils de travail. Nous sommes d’ailleurs toujours à la recherche de partenaires avec l’expertise de transporter de l’art depuis les galeries vers nos centres d’emballage. À bon entendeur donc !
