JEAN-SEBASTIEN LERIDON : Sur chacun de nos projets, notre avancée est conforme à notre plan de marche. Pour rappel, notre plan possède trois objectifs : accroître notre capacité en même temps que la qualité, étant entendu que nous évoluons sur un marché qui croît de 15 % à 20 % chaque année. Il s’agit donc pour nous de capter cette croissance. Autre chantier : l’amélioration de nos moyens en termes de rapidité, autrement dit repositionner Relais Colis sur l’express. Troisième grand thème : le changement de modèle commercial. Nous travaillions exclusivement, dans le passé, avec des grands comptes et nous nous développons aujourd’hui sur les petits sites de e-commerce ainsi que sur les particuliers, lesquels sont en mesure, à présent, d’envoyer leurs colis via Relaiscolis.com.
J.S. L. : Nous avons procédé au déménagement des sites de Bordeaux et Marseille au bénéfice de plateformes deux à trois fois plus grandes. Il s’agit pour nous, en effet, de gérer un surplus d’activité et d’être en mesure de livrer davantage de points relais. Nous avons, par ailleurs, mis en service une plateforme de tri à Combs-La-Ville (77) en avril dernier. Nous allons pouvoir y traiter jusqu’à 250 000 colis par jour contre 50 000 à Servon (77), le site que nous avons fermé. Sur un bâtiment existant, nous avons introduit de nouvelles chaînes de mécanisation, qui nous permettent de nous repositionner sur l’express. Nous avons, dans l’intervalle, gagné près de 6 heures (sur 24 heures) dans le traitement d’un colis. A Combs-La-Ville, nous sommes en mesure d’injecter des colis jusqu’à 22 heures pour une livraison le lendemain. Au lieu de procéder à un tri par dépôt régional puis par tournée, nous trions directement par tournée. Autrement dit, les colis sont déjà pré-triés à la tournée lorsqu’ils arrivent en agence.
J.S. L. : Sur le site de Combs-La-Ville, pour la partie traction, nous serons sur un flux de 300 camions par jour à la fin de l’année. Quant à nos activités de dernier kilomètre, elles génèrent jusqu’à près de 600 tournées par jour pour la livraison de nos 4 900 relais et des colis chez le particulier.
J.S. L. : Son périmètre de collecte correspond à tout le nord de la Loire. Combs-La-Ville approvisionne dans la foulée toute la France, au travers de nos 22 dépôts régionaux.
Nous avons, en outre, entamé la construction du frère jumeau du site de Combs-La-Ville. Celui-ci verra le jour à Jonas (69) et visera les e-commerçants implantés au Sud de la Loire. Il disposera du même type de mécanisation (Beumer) que Combs-La-Ville. Nous prévoyons d’être opérationnels à Jonas avant les soldes d’été de 2018 (juillet).
J.S. L. : Relais Colis n’était pas du tout mécanisé, d’où notre plan de transformation. Notre objectif consiste à mécaniser nos centres de tri nationaux. Nous conservons une partie non-mécanisée pour notre second métier, le transport de meubles et d’électroménager. En matière de mécanisation, nous nous concentrons sur les activités de tri-dernier km.
J.S. L. : Nous allons terminer l’année sur le chiffre de 5 300 unités. Nous maintenons notre objectif d’atteindre les 8 000 points relais à l’horizon 2020.
J.S. L. : Comme nous sommes sur un marché qui croît de 10 % à 20 % par an, et que notre croissance suit cette tendance, nous devons renforcer notre parc relais. En l’espèce, c’est dans les zones urbaines qu’il y a le plus de demandes. Et dans ces zones, l’offre de commerces indépendants n’est pas infinie. Nous sommes donc conduits à innover.
J.S. L. : Depuis 3-4 ans, nous avons conclu des partenariats avec des réseaux de magasins comme Carrefour ou Fnac qui sont « devenus » Relais Colis. A ce jour, 10 % de nos relais sont « affiliés » à des réseaux nationaux. Autre innovation : la consigne. Nous en comptons une cinquantaine à ce jour. Ce concept ne fonctionne pas très bien, dès lors que la consigne est située près d’un point-relais. Nous les installons donc dans les zones où l’on ne trouve plus de commerces traditionnels, mais nous y allons très modérément. Avec la RATP, nous avons lancé un test. On nous a installé des points de retrait (en gare de Bobigny et Neuilly-Plaisance, en région parisienne) sur ce qu’ils appellent des hubs passagers, qui sont des centres de transit importants entre RER, métro et bus. Ce concept (7 h 30-20 h 30, 6 j/7) fonctionne beaucoup mieux que la consigne, grâce au contact humain.
J.S. L. : Il y a eu un décollage rapide. Là où il faut 2 mois pour qu’un relais monte en puissance, dès les 15 premiers jours nous avons constaté l’existence de flux importants. La RATP nous a annoncé que les stations de Bobigny et Neuilly Plaisance drainent le passage de 120 000 personnes par jour, l’équivalent d’un gros hypermarché un samedi. Nous sommes engagés sur un pilote de 6 mois, nous verrons à ce moment-là.
Les ventes du e-commerce sont tellement exponentielles qu’on estime à 1 million le nombre de colis traités à Paris un 15 décembre, soit la mise en circulation de 2 000 VUL sur la base de 500 colis par véhicule. Vu les extrapolations, nous serons au double d’ici 3 ans. C’est inenvisageable. Comment fait-on ?
J.S. L. : Il existe plein de pistes. Pour notre part, nous sommes, pour le moment, encore en phase de recherche de dépôts et de véhicules non polluants bien sûr. Mais je pense que cela ne suffira pas. Nous disposons d’une infrastructure ferroviaire qui est très utilisée aux heures de pointe mais peu en journée. Nous pensons qu’il sera nécessaire de l’ouvrir au fret. Personnellement, je ne serais pas surpris que, dans les 5 ans, une partie de nos livraisons dans Paris s’effectue au travers de ces rames de métro, de RER voire même des bus. S’il fallait des candidats pour mener ce type d’expérimentations dans Paris, nous serions dans les starting blocks.
J.S. L. : Oui, je rappelle donc notre orientation vers l’express avec ce souci de maintenir des standards de qualité (traçabilité) au moyen, notamment, de nouveaux terminaux pour nos chauffeurs que nous déployons entre septembre et décembre. Nous allons également nous doter d’un nouveau logiciel d’optimisation de tournées. Par ailleurs, toujours dans l’optique de changer de modèle commercial, nous avons, depuis le 12 janvier, lancé notre site de e-commerce. Il est ainsi possible d’acheter des prestations de transport sur relaiscolis.com. Une fois qu’il a réglé, l’utilisateur se voit délivrer une sorte de récépissé sous la forme d’une carte d’embarquement électronique sur son smartphone. Il se présente au relais avec son téléphone pour se faire remettre son colis, sans être contraint d’imprimer une étiquette.
Nous avons aussi commercialisé, en mars, une offre pour les petits sites de e-commerce. Nous nourrissons l’ambition d’attirer plusieurs milliers de clients sur cette offre.
J.S. L. : Il faudra sans doute qu’on utilise des VUL pour nos tractions. C’est un autre modèle économique. Nous y viendrons sans doute. Nous devrions effectuer des tests sur des destinations lointaines (sud-est).
J.S. L. : Nous avons totalement recours à la sous-traitance pour nos tractions. Sur les prestations du dernier km, plus d’un tiers de nos livraisons sont assurées par des salariés (150) Relais Colis.
J.S. L. : On voit bien que le gaz a beaucoup gagné en autonomie mais les coûts restent élevés. A ce stade, nous n’avons pas encore trouvé de solutions déployables à grande échelle.
J.S. L. : Cette activité (près de la moitié de notre CA) se développe bien, elle aussi au sein du hub de Combs-La-Ville, dans la partie non mécanisée. Nous allons déployer de nouveaux terminaux informatiques chez nos sous-traitants et nos chauffeurs afin de permettre un meilleur suivi et davantage d’interactivité avec le consommateur. En 3 ans, nos délais sont passés de 8 à 5 jours. Les livraisons (à 1 et 2 chauffeurs) sont assurées par les mêmes sous-traitants et nos chauffeurs.
J.S. L. : Il y a un an, elle ne pesait rien. Notre ambition à l’horizon 2020 est de porter sa part à 15 % de notre revenu. A ce jour, nous traitons plusieurs centaines de colis par jour.
J.S. L. : Depuis notre sortie du groupe Kering il y a 3 ans, nous avons mis en place un plan de transformation qui nécessitait une enveloppe de 40 M€ d’investissement, que nous ne possédions pas. C’est DHL Parcel qui s’est porté candidat pour ce financement, sous la forme d’une prise de participation minoritaire. Outre ce financement, les allemands possèdent un vrai savoir-faire et nous ont apporté, par exemple, leur aide technique pour le hub de Combs-La-Ville. Ils doivent également nous procurer des flux dans le cadre de leur réseau européen. Déjà DHL Express France injecte dans notre réseau des colis qui ne peuvent être livrés au domicile des particuliers.
J.S. L. : Nous prévoyons la création d’un 3e hub à Lille à l’horizon 2020 et l’interconnexion au réseau international de DHL.