Nantes-Saint-Nazaire renoue avec la croissance

Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour le port de Nantes-Saint-Nazaire. Après plusieurs années de recul ou de stagnation, le 1^er port de la façade atlantique française a enfin renoué avec la croissance en 2017, font d’une progression du trafic de 17,2 % à 29,9 millions de tonnes. L’embellie est à mettre au crédit du retour des mouvements des produits énergétiques (pétroles bruts, produits raffinés, gaz naturel et charbons) – le trafic « historique » du port – puisque ces vracs liquides et solides génèrent 95 % des tonnages supplémentaires de l’année (4,2 Mt sur 4,4 Mt). Mais ce retour à meilleure fortune est aussi le fruit de la stratégie de diversification. À l’exception de la baisse des céréales (-43 %), tous les trafics ont contribué à la croissance du port. C’est notamment le cas des conteneurs (+3,2 % à 195 000 EVP) et du trafic roulier (+6,8 % avec 111 000 véhicules neufs et 16 000 remorques routières), grâce au renforcement des lignes existantes. Et ce n’est qu’un début : avec 30 M€ d’investissement par an en 2016 et 2017, le port attend les fruits de la modernisation et de l’adaptation de ses infrastructures. En particulier au niveau de l’extension du terminal à marchandises diverses et conteneurs, désormais capable d’accueillir des navires de 330 m de long et d’une capacité de 8 000 EVP contre 4 000 EVP auparavant ; et du lancement d’une ligne de barges fluviales sur l’estuaire de la Loire, entre Nantes et le port maritime. Le dynamisme de l’ensemble des filières conforte la stratégie portuaire à l’heure où la gouvernance du Grand port maritime bat de l’aile. En novembre dernier, les collectivités locales ont voté contre le budget primitif présenté par l’État, accusant Bercy de s’octroyer des dividendes grâce à leurs subventions, alors que le port accuse un endettement important (6 années de résultats, deux fois supérieurs aux standards). Une négociation sur les missions et les moyens du port devrait aboutir d’ici la fin du printemps.