Matignon reprend la main

Balle au centre au bout de deux mois de concertations. D’un côté, le gouvernement a fait adopter le projet de loi pour le nouveau pacte ferroviaire. De l’autre, les syndicats de cheminots continuent leur mobilisation pour protester contre les méthodes imposées (notamment les annonces du projet de filialisation de l’activité fret et de la date d’arrêt des recrutements au statut) et l’absence de « vraies négociations » dans cette réforme. Après avoir quitté la table des concertations avec Élisabeth Borne, la ministre des Transports, l’intersyndicale a réclamé de ne négocier qu’avec le Premier ministre. Édouard Philippe a finalement accepté d’inviter l’ensemble des syndicats de la SNCF et leurs responsables confédéraux à des réunions bilatérales le 7 mai à Matignon. « Je réunirai également le 7 mai les dirigeants de la SNCF, les représentants de la branche ferroviaire, ainsi que ceux des usagers et des chargeurs », précise-t-il. En parallèle de ces échanges, SNCF Réseau a annoncé la mise sur pied d’un « guichet unique » pour aider les compagnies de fret ferroviaire et leurs clients à faire circuler leurs trains pendant la grève des cheminots. Une « équipe de spécialistes du transport ferroviaire » va être chargée de « répondre 24 h/24 aux demandes des industriels et des transporteurs dont les acheminements sont actuellement pénalisés » par les arrêts de travail des aiguilleurs, a précisé le gestionnaire des infrastructures dans un communiqué. SNCF Réseau pourra modifier jusqu’à 200 sillons par jour. Davantage de trains de fret pourront circuler les jours de grève.