A Lyon s’annonce une petite révolution. Depuis le 1er novembre, les 16 km d’autoroute A6 (au nord) et A7 (au sud), qui traversent la ville via le tunnel de Fourvière, ont été déclassés pour être transformés en boulevard urbain, avec larges trottoirs, feux de circulation et vitesse limitée à 70 km/h. Les travaux démarrent au printemps prochain et s’achèveront début 2020. L’autorisation d’accéder au centre-ville sera alors maintenue pour les PL qui livrent le centre. Pour les autres, le périmètre dérogatoire (aujourd’hui à 113 communes alentour) et les dérogations devraient être restreints.
Au contraire, la Métropole de Lyon, aujourd’hui propriétaire de la route, veut développer sur cet axe les transports en commun et le co-voiturage, et interdire, en lien avec l’État, les véhicules en transit. Les contrôles, aujourd’hui difficiles à tenir en continu, seront renforcés, a priori, grâce à un système de portiques avec lecture de plaques d’immatriculation et évaluation du temps de parcours.
La zone d’interdiction va aussi être étendue à l’échelle de l’agglomération, avec l’objectif, affirme-t-on à la Métropole, « que l’ensemble des poids lourds en transit n’empruntent ni le tunnel, ni le boulevard Laurent Bonnevay, ni la rocade Est, dès 2020. » En 2023, ils devraient pouvoir passer par une A46 élargie à 2X3 voies au sud, sur 21 km. Au-delà, ils pourront bénéficier du contournement intégral de Lyon – dit « anneau des sciences », dont l’achèvement est programmé pour 2030.
Pour Jacques Sorlin, délégué régional de la FNTR Auvergne Rhône-Alpes, « il faut se méfier des effets d’annonce. Il y a plus de dix ans qu’on parle de cet anneau. Tant qu’il n’y a pas d’itinéraire de substitution digne de ce nom, ça sera compliqué pour les transporteurs. »
Aujourd’hui, 44 000 véhicules par jour empruntent les autoroutes de l’agglomération, dont environ 20 % de camions.
