Livraison urbaine, un parcours semé d’embûches

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La livraison urbaine du dernier kilomètre s’apparente à une course d’obstacles, à entendre les transporteurs invités le 15 mai dernier à Marseille au salon Selfi (Salon exclusif logistique froid innovation Food &Pharma), à s’exprimer sur leur plus-value auprès des chargeurs et collectivités. Entre multiplication des contraintes réglementaires et difficultés pour circuler et livrer la marchandise à bon port, les professionnels témoignent…

Dans un environnement de plus en plus contraint, livrer les hyper-centres devient une gageure. « À Bruxelles, nous avons expliqué que nous devions poser des planches sur les pavés pour faire circuler des rolls de 350 kg qui, au final, se renversent », explique Nicolas Olano. Ce spécialiste de la logistique du frais, de la marée, des produits carnés et des surgelés (Picard) dresse un constat alarmant : « 15 % de mes effectifs dédiés au dernier kilomètre sont en arrêt maladie. » Ce parcours du combattant pour livrer les échoppes des centres-villes est assorti de coûts induits y compris pour les plus vertueux. « Même si à l’achat d’un véhicule au gaz nous bénéficions d’un suramortissement de 40 %, nous devons faire face à des surcoûts d’exploitation, compte tenu de l’éloignement et du faible nombre de stations au gaz. Nous devons rouler davantage pour faire un plein, ce qui impacte nos charges d’exploitation », témoigne Victor Faramia. Pour le président de NJS Faramia, les transporteurs doivent jouer sur deux leviers pour améliorer la logistique du dernier kilomètre : « le taux de remplissage et le taux d’utilisation des véhicules ».

Cette conférence destinée à mettre en lumière les atouts de denrées périssables s’est contentée de recueillir les doléances des transporteurs, les collectivités étant absentes du débat. « Nous souffrons d’un manque de reconnaissance. Les transporteurs que nous sommes assurent également des prestations de copacking, de crossdocking et de pilotage des flux. Notre challenge consiste à nous industrialiser pour être à la hauteur des attentes de nos clients. Le chauffeur est important, puisqu’il est en contact avec le client », complète Nicolas Olano, qui regrette la disparition progressive des entreprises de sa filière.

« Aujourd’hui, les exigences sont croissantes du point de vue social, fiscal et environnemental, notamment pour les questions d’harmonisation européenne », pointe Gérald Cavalier, président de Cemafroid, partenaire du programme Ecler (Économie circulaire logistique écologique et responsable). Gérald Cavalier a présenté les contours de ce programme d’économie d’énergie entré dans sa phase opérationnelle en mars dernier. « Nous avons reçu un accueil favorable de la profession », souligne-t-il tout en rappelant les bases de ce dispositif qui durera jusqu’à mi-2021. Ecler consiste à former plus de 10 000 conducteurs livreurs aux bonnes pratiques en effectuant un marquage pour sensibiliser les acteurs sur les plus de 135 000 véhicules frigorifiques qui composent le parc français. « Huit pistes d’économie d’énergie ont été identifiées sur un camion. S’agissant de la partie frigorifique, nous avons un gros défi collectif à relever en matière d’émissions de gaz à effet de serre pour gagner en performance. La troisième génération de fluides frigorigènes sera interdite dans un an. Le programme sera assorti d’un volet digitalisation des véhicules destiné à recueillir toutes les informations et à croiser les données », précise Gérald Cavalier. Le but de la manœuvre étant de parvenir à économiser 141 millionsdelitresdegazoleet 1,55 TWhc (TeraWatt heure cumulés) à échéance du 31 décembre 2020.

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