Renforcer les connexions entre l’Italie et le reste de l’Europe sur les grands axes routiers, comme par exemple à proximité des cols alpins dans la partie du Brenner, améliorer la mobilité. Enfin, se lancer dans une opération de développement durable sur le plan économique, social et environnemental pour moderniser le système parfois obsolète. Voilà le vaste programme auquel s’est attelé le ministère des Infrastructures et des Transports italiens il y a maintenant trois ans. « L’Italie est un pont situé au centre de la Méditerranée mais qui relie aussi le Nord au Sud. Notre destin est particulier et exceptionnel », a déclaré Graziano Delrio, ministre des Infrastructures et des Transports, en présentant un document sur les résultats déjà obtenus et les enjeux à venir.
Pour lancer le programme de remise en ordre des infrastructures en 2014, le gouvernement italien avait débloqué une enveloppe de 271 Md€. L’an dernier, ce montant a été retouché d’une trentaine de milliards. Un objectif ambitieux compte tenu de la situation économique du pays qui, malgré des indicateurs optimistes, est toujours plombé par un déficit public estimé à 2 256,1 Md€ fin 2017, soit 132 % du PIB, ratio le plus élevé de l’UE après la Grèce. Un véritable boulet qui augmente d’année en année. Mais l’effort, justifié par l’importance de nombreux enjeux, a été fait. « Nous avons fait un effort important et investi dans différentes régions, notamment sur les cols alpins, pour permettre à l’Italie de jouer un rôle d’acteur protagoniste dans le trafic de marchandises. Le problème est que les villes impliquées dans le plan n’ont pas répondu à nos propositions sur l’amélioration de la mobilité urbaine. C’est dommage », a expliqué Graziano Delrio. Cette absence de répondant qui pénalise la modernisation du pays au niveau national est liée aux difficultés économiques d’un côté et au manque de cohésion politique de l’autre entre les différentes composantes municipales et régionales qui gouvernent les grandes villes. À Rome, par exemple, le développement du réseau métropolitain est ponctuellement ralenti par le manque de fonds, les changements d’administration et, enfin, la question des vestiges antiques en sous-sol qui bloquent les travaux, la loi prévoyant l’intervention immédiate des Beaux-Arts et de la Culture pour évaluer la situation. Le scénario est identique en ce qui concerne la maintenance du réseau routier.
Bien que des difficultés perdurent dans les villes, nombre de projets se concrétisent au niveau du réseau ferré national. L’opération « connecter l’Italie » prévoyait dès le départ un effort important avec la mise en place d’une véritable « cure du fer », selon les propos du ministre des Infrastructures et des Transports. Ce projet est basé sur l’adoption nationale de la grande vitesse pour combler le fossé entre le Nord et le Sud, relier les aéroports aux cités et accélérer les liaisons commerciales avec les pays voisins, faciliter le transport des marchandises dans les ports pour réduire le trafic routier et contribuer à la réduction de la pollution. Un autre aspect de l’opération concerne le lancement des smart roads, routes innovantes thermiques et solaires, avec une série de ballons d’essai sur les grandes autoroutes.