L’innovation au service de la santé et sécurité des opérateurs

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Pour aider le TRM à gagner en productivité tout en limitant la pénibilité liée au port de charges lourdes, des start-up proposent des solutions innovantes susceptibles d’améliorer également l’image d’un secteur en perte d’attractivité.

Port de charges lourdes, chutes de hauteur et de plain-pied constituent les principaux risques auxquels sont confrontés les professionnels du transport routier et de la logistique. Dans ce contexte, l’adoption de solutions innovantes peut contribuer à améliorer l’image de ce secteur en perte d’attractivité. Un enjeu bien compris par les start-up. À commencer par le français Hintek, qui a imaginé un harnais ventral équipé d’une tablette repliable sur laquelle le livreur pose ses colis. « Grâce à ce procédé, le livreur peut porter jusqu’à 30 kilos de colis tout en gardant les mains libres pour ouvrir une porte ou tenir une rampe d’escalier », indique le président de la start-up, Nicolas Czerwinski. Cet ancien logisticien s’est entouré d’ergonomes et d’utilisateurs afin que le harnais soit solide et confortable. Surtout que le poids du colis est bien réparti sur le haut du corps afin d’éviter les accidents du travail. De quoi intéresser les entreprises de TRM. « Nous travaillons avec de nombreux transporteurs, notamment des expressistes, sur la partie quai, pour le chargement des véhicules et les livraisons », indique Nicolas Czerwinski.

Véhicule électrique accroché au dos du camion

Outre la pénibilité induite par la manipulation de charges lourdes, la livraison des derniers mètres pose des problèmes de sécurité pour les livreurs. Bien souvent, ces derniers peinent à trouver des places pour le stationnement de leur poids lourd à proximité des magasins à livrer. Ce qui les conduit, au final, à se garer en double file avec le risque de se faire renverser en déchargeant les marchandises. D’où l’intérêt de la solution City Progress. Laquelle consiste à atteler à l’arrière d’un poids lourd un petit véhicule dédié au transport de deux palettes. Le principe est le suivant. Une fois arrivé à la périphérie des villes, le conducteur peut garer le camion puis utiliser le petit engin électrique pour livrer les magasins du centre-ville. À charge pour le livreur d’accomplir les derniers mètres au moyen d’un troll ou d’un transpalette. Une fois les palettes livrées, il lui suffira de revenir vers le camion pour effectuer le plein de palettes. « Avec cette solution de stockage mobile, le transporteur va gagner en productivité et améliorer les conditions de travail », résume Frédéric Fournier, à l’origine du City Progress. À la tête du bureau d’études Central Design, ce dernier a vu son projet labellisé par la ville de Nantes, où il sera expérimenté prochainement, ainsi que dans d’autres métropoles françaises l’an prochain. Année au cours de laquelle sera industrialisé le petit engin électrique installable à l’arrière de n’importe quel camion.

Aide à la manipulation des charges lourdes

En matière de sécurité et santé au travail (SST), les innovations se focalisent surtout sur la manipulation des charges lourdes en entrepôt. L’explosion du e-commerce induit en effet une multiplication des petites séries et une hausse des cadences de production. « Dans ce contexte, la robotisation des tâches et les systèmes d’assistance aux opérateurs vont se développer rapidement dans les entrepôts », prédit Pierre-André Foix, P-dg de Fox Innovation Robots, une start-up nantaise spécialisée dans la distribution et l’intégration de solutions d’assistance aux opérateurs pour le secteur de la distribution et de la logistique. Elle propose des équipements fabriqués en France, à la fois design et faciles à utiliser par les opérateurs. Dont l’exosquelette Picker, dédié aux métiers de la logistique pour le picking, la préparation de commandes ou la palettisation. « L’assistance au soulèvement que fournit cet exosquelette à l’opérateur croît à mesure qu’il lève sa charge », indique Pierre Davezac, P-dg d’Exhauss, l’entreprise qui conçoit et développe Picker. Mû par un système mécanique et des vérins à gaz, cet exosquelette collaboratif pèse moins de 4 kilos pour une capacité de charge jusqu’à une vingtaine de kilos.

Une autre tendance forte liée à l’explosion du e-commerce concerne l’arrivée de flottes de robots autonomes et mobiles mieux adaptés à la préparation des commandes que les coûteux robots transtockeurs. « C’est Amazon qui a lancé le mouvement dans ses propres entrepôts », rapporte Julien Dutreuil, directeur associé chez Bartle, un cabinet de conseil spécialisé dans la logistique. Autonomes, ces engins mobiles se glissent sous les armoires de stockage contenant les produits nécessaires pour les acheminer jusqu’au préparateur de commandes. De quoi épargner de pénibles déplacements. Parmi les robots mobiles disponibles sur le marché, citons le Skypod du lillois Exotec Solutions. Ses robots portent des charges de 30 kilos maximum et évoluent dans les trois dimensions. Ce qui leur permet d’aller chercher des bacs stockés dans des racks sur des hauteurs allant jusqu’à 10 mètres. Cette solution est déjà en service dans l’entrepôt Cdiscount de Cestas près de Bordeaux (33).

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