Le nombre de foyers de fièvre aphteuse détectés au Royaume-Uni s'établit à 920 depuis le 19 février. Date à laquelle a été découvert le 1er cas. Les transporteurs britanniques subissent de plein fouet les conséquences de l'épidémie, notamment l'interdiction d'exporter animaux vivants, viandes et produits dérivés, décidée par l'Union européenne. C'est pourquoi la Road Haulage Association (RHA), une des principales fédérations britanniques de transporteurs, réclame des aides financières. Selon l'organisation, l'épidémie coûterait au total plus de 8 millions d'euros par semaine à la profession. Elle menacerait directement les quelque 500 entreprises britanniques spécialisées dans le transport de bétail et condamnées à l'inactivité du fait de la suspension des mouvements d'animaux des espèces sensibles (ovins, bovins, porcins, caprins) sauf autour des abattoirs, au Royaume-Uni depuis le 21 février et jusqu'au 19 avril. Une mesure de précaution que la Commission européenne a également imposé à l'ensemble des pays membres de l'UE depuis le 6 mars, afin d'empêcher l'épidémie de se propager. L'ensemble des spécialistes européens de l'acheminement d'animaux vivants sont ainsi concernés.
Bien que seulement 12 foyers d'infection aient été dénombrés aux Pays-Bas, la facture est presque aussi lourde pour les transporteurs néerlandais que pour leurs confrères britanniques. L'association Transport en Logistiek Nederland (TLN) la chiffre à 7,8 millions d'euros par semaine. 17 000 personnes seraient en situation de chômage technique et la moitié des transporteurs routiers serait touchée par les restrictions de circulation. Le transit des animaux vivants des espèces sensibles étant totalement banni sur tout le territoire néerlandais depuis le 21 mars. Les Pays-Bas font aussi l'objet d'une interdiction d'exporter du bétail ainsi que de la viande et des produits laitiers (jusqu'au 6 avril) en provenance des régions de Gelderland, Overrijsel, Flevoland et Noord-Brabant. TLN en appelle au ministère de l'Agriculture néerlandais pour qu'il prenne les mesures financières adaptées et crée une cellule de crise chargée d'évaluer les dommages causés par l'épizootie. De son côté, l'association néerlandaise des entreprises de transport de bétail (Saveetra) souhaite que le gouvernement dégage un fonds de soutien pour les sociétés pénalisées. Le groupement Transfrigoroute, qui réunit des transporteurs frigorifiques, a également demandé des dédommagements pour ses membres actifs dans l'acheminement de viande fraîche, réfrigérée et congelée.
Coincée entre deux zones contaminées, les Pays-Bas et la France, la Belgique a pourtant réussi à se protéger de l'épizootie en multipliant les contrôles aux frontières et en proscrivant tout mouvement de vaches, porcs, chèvres et moutons. Seuls les bovins et porcins peuvent circuler entre les fermes et les abattoirs. L'importation de chevaux, bovins, chèvres, moutons provenant de la France et du Royaume-Uni est interdite : tous les autres transports d'animaux vivants de et vers ces deux pays font l'objet de mesures strictes en matière de nettoyage et de désinfection des camions.
L'Allemagne, qui n'a pas été touchée par la fièvre aphteuse, en subit aussi les conséquences. L'une des principales fédérations de transporteurs allemands, la BGL (Bundesverband güterkraftverkehr Logistik und Entsorgung), réclame au ministère de l'Agriculture des aides pour les entreprises spécialisées dans l'acheminement du bétail.
Quelle que soit leur nationalité, les transporteurs frigorifiques européens dont l'activité touche la filière « viande » sont également victimes de la fièvre aphteuse. De nombreux pays ayant fermé leurs portes aux produits européens (bétail, viande, produits dérivés, lait et produits laitiers). C'est le cas de l'Italie, de l'Autriche, de la Norvège, de la Suisse, de la Hongrie, du Portugal, de la République Tchèque, de la Russie, de la Lituanie, du Canada, des Etats-Unis, de l'Australie, du Mexique, de l'Indonésie, de la Nouvelle Zélande, de la Corée du Sud.