La blockchain, vouée à améliorer la synchronisation des flux physiques et flux d’information, fait actuellement l’objet d’une expérimentation sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône (MeRS). Les sociétés MGI, BuyCo et KeeeX, spécialistes du numérique appliqué aux transports et à la sécurisation des documents, prévoient de délivrer un prototype en juin 2019. Quelques transporteurs routiers font partie de l’aventure multimodale et numérique. Coup de projecteur sur cette première expérimentation française de la blockchain appliquée aux transports.
Pour un simple conteneur à l’export, près de 200 mails sont échangés actuellement… La blockchain, déployée au sein d’un cargo community system, pourrait donc simplifier et sécuriser les procédures y compris pour les transporteurs routiers, bien souvent derniers informés car en bout de chaîne.
C’est ce que tend à démontrer l’expérimentation qui a débuté en février dernier sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône (MeRS). Initiée par le délégué interministériel Jean-Christophe Baudouin, cette opération associe les compétences de trois sociétés marseillaises MGI, BuyCo et KeeeX qui, après avoir développé jusqu’à fin avril 2019 une phase de démo usine, vont démarrer l’expérimentation avec les professionnels du transport. « Nous sommes en phase de recrutement d’entreprises volontaires chez les agents maritimes, les commissionnaires de transport, les opérateurs fluviaux et ferroviaires, les transporteurs routiers », explique Dominique Lebreton, directeur audits, projets et commercialisation chez MGI.
Les Transports Astouin, Charlon et Jacky Perrenot sont associés à cette expérimentation tout comme Logi Ports Shuttle, Greenmodal et Naviland. Les fédérations professionnelles regardent attentivement ces développements (TLF, FNTR, AACN, UMF et STM). « Notre objectif consiste à améliorer la prise en charge des conteneurs à l’entrée et à la sortie des terminaux en dématérialisant et en sécurisant les documents (MAD, EIR, CMR, packing list). Nous voulons renforcer la productivité entre le conducteur et le dispatcheur en lui donnant davantage d’informations », précise l’expert de MGI. Sécurisés et certifiés dans la blockchain, les documents auront une valeur juridique. Ce sera notamment le travail de KeeeX, PME qui a développé un procédé permettant d’ajouter un fichier des métadonnées de confiance. Quant à la plateforme BuyCo, elle a été retenue pour sa connexion avec les importateurs et exportateurs.
Les transporteurs routiers s’appuieront sur l’application mobile de Ci5, le nouveau CCS de MGI entré en exploitation à l’automne 2018. « Les transporteurs utilisateurs du système auront accès à l’appli lancée début avril. Elle facilitera le traçage des différents documents », complète Dominique Lebreton.
Le prototype verra le jour en juin 2019. Concentré tout d’abord sur certains types de documents et sur un périmètre délimité, il aura vocation à servir l’ensemble de la chaîne logistique. « Ce démonstrateur déployé sur l’axe l’axe Méditerranée-Rhône-Saône (MeRS) vise ensuite à être déployé à grande échelle. Ce sont les prémices d’une plateforme nationale », avance le représentant de MGI, qui rappelle que c’est la première expérimentation française associant la blockchain dans le transport.
Les porteurs de ce projet ne cachent pas leur ambition de commercialiser la solution dans tous les ports du monde. Le projet de la délégation interministérielle au développement de l’axe portuaire et logistique Méditerranée-Rhône-Saône est soutenu et accompagné financièrement par la Banque des Territoires, Voies navigables de France, la Compagnie nationale du Rhône et le port de Marseille-Fos.