Italiens, Allemands, Espagnols, Polonais ou Français : les routiers se sont déplacés nombreux, mardi à Strasbourg, devant le Parlement européen, pour manifester contre le sort réservé au transport routier, exclu de la directive sur le travail détaché adoptée le jour même par 456 eurodéputés. « Il fallait bien qu’il y ait un dommage collatéral, c’est le transport routier », estime Alfred Rouaux, responsable international de la Fédération générale des transports environnement (FGTE) CFDT qui espère encore convaincre les eurodéputés de bouger les lignes sur le Paquet mobilité qui sera soumis le 4 juin à la Commission transport, avant un vote en plénière en juillet. En cause, pour l’ensemble des manifestants, un paquet qui conforte le dumping social dans le secteur. « D’un côté, on limite la circulation à 80 km/h et, de l’autre, on augmente le temps de travail et on réduit le temps de repos des conducteurs », fustige Frank Seyer, conseiller Europe de la Fédération générale des transports CFTC. « On augmente l’insécurité sur les routes », enchérit Valérie Latron, secrétaire générale de la FGTE CFDT, pour laquelle cette « libéralisation à outrance » du secteur tend tout bonnement vers « de l’esclavage moderne ». Mardi, les différentes délégations sont allées à la rencontre de leurs eurodéputés afin d’attirer leur attention sur les conditions de travail des conducteurs routiers, dans l’espoir d’obtenir gain de cause au vote du 4 juin à Bruxelles.
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Les routiers européens devant le Parlement de Strasbourg
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