Alors que les Gilets jaunes entament leur troisième semaine d’action, les organisations professionnelles alertent sur la situation des sociétés de transport routier. Estimant les pertes d’exploitation pour les transporteurs comprises entre 400 et 600 M€, les organisations patronales dressent un état des lieux de ces dernières semaines. « Les camions sont bloqués dans des centaines de kilomètres de bouchons ou dans les zones logistiques, sans pouvoir livrer. Des entrepôts sont inaccessibles et les personnels sont menacés. On constate, en outre, dans plusieurs régions des problèmes d’approvisionnement en carburant », assurent la FNTR, l’Union TLF, l’Unostra et la CSD. Pire, l’OTRE témoigne d’une situation très compliquée sur le terrain : « Depuis plusieurs jours, une nouvelle étape a été franchie. Elle se traduit par des comportements hostiles et menaçants à l’encontre des conducteurs, et des actes de malveillance et de détérioration des véhicules. »
En conclusion, Jean-Christophe Pic et Claude Blot, respectivement présidents de la FNTR et de l’Union TLF, estiment qu’il devient « indispensable que le gouvernement mette en place et ce, très rapidement, un accompagnement des entreprises de transport qui sont dans l’incapacité, non seulement de livrer mais aussi d’assurer leurs différentes échéances. Faute de quoi elles seront contraintes de mettre la clé sous la porte. » De son côté, l’OTRE réclame « en urgence » un dispositif permettant le libre accès aux professionnels du transport routier aux zones industrielles, commerciales et logistiques, ainsi qu’aux établissements hospitaliers et bancaires ; des mesures spécifiques pour l’alimentation en carburant des cuves des entreprises de transport et l’accès prioritaire aux stations-service dans les territoires soumis à restriction ; des mesures compensatoires fiscales et financières pour les societés fortement impactées.