Ce rapport présenté à la presse le 1er février a provoqué – sans surprise – un tollé dans les rangs patronaux du secteur. Il préconise, en effet, la mise en place de nouvelles contributions fiscales supplémentaires pour le TRM, au motif qu’il manque 10 Md€ pour la rénovation des infrastructures pour les 5 prochaines années et selon le principe « pollueur-payeur » mis en avant par Philippe Duron. Le coprésident de TDIE, dont le rapport doit servir de base à la future loi d’orientation sur les mobilités, propose une hausse de la TICPE, un rabotage ou une suppression (ce n’est pas précisé) de la ristourne gazole qualifiée de « niche fiscale » et la mise en place d’une vignette ou d’une redevance qui toucherait tout à la fois les transporteurs français et étrangers, et sans doute les VUL. Que s’est-il dit au cours de la réunion avec Élisabeth Borne ? « Que nous étions opposés, à l’unanimité, à toute velléité de taxation », indique Yves Fargues, au nom de TLF et la FNTR. « Nous avons rappelé que ce financement, tel qu’il est envisagé par le rapport Duron, résulte d’un ensemble de mesures punitives à l’encontre des entreprises de transport routier », déclare-t-on à l’OTRE. Yves Fargues et ses confrères ont indiqué à la ministre qu’« en taxant les PL, on plombe l’économie française. Pourquoi parle-t-on toujours d’utilisateur-payeur pour la route et jamais pour les autres modes, lesquels ne couvrent même pas leur internalité ».
Le dirigeant fédéral estime que « l’urgence n’est pas de taxer la route mais de la verdir ». L’OTRE dit vouloir s’opposer à toute mise en œuvre d’une vignette tant qu’un certain nombre de préalables n’auront pas été obtenus : fléchage des recettes de la route, suppression de la surtaxation gazole de 4 centimes et de la taxe à l’essieu, maintien de la ristourne gazole, élargissement du champ d’application à l’ensemble des utilisateurs du réseau routier. Élizabeth Borne a proposé aux dirigeants du TRM de former un groupe de réflexion sur ce qui leur semblerait la fiscalité la plus indiquée sur les infrastructures. « Nous avons décliné l’offre. On nous demande d’allumer le barbecue sur lequel on va nous faire griller », commente Yves Fargues.
L’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (OISR) critique le bilan publié par « 40 millions d’automobilistes » sur l’expérimentation de la vitesse de circulation à 80 km/h. L’institut pointe du doigt l’analyse des chiffres par le journal qui a modifié la période « avant expérimentation » de référence et intégré l’ensemble des accidents intervenus sur des tronçons non couverts par l’abaissement de la vitesse maximale autorisée. L’OISR dénonce une interprétation « particulièrement tendancieuse » de l’accidentalité sur les axes expérimentaux (RN57, RN7 et RN151). Il constate en conclusion que sur quatre accidents cités, un seul est intervenu sur les sections expérimentales pendant la période d’expérimentation.