Les travaux sur les critères classants devenant la base de la refonte de la convention collective du TRM avancent bien. Un consensus a été atteint sur la définition d’une grille plus réaliste et proche de l’activité réelle sur le terrain, selon Jean-Marc Rivera, secrétaire général de l’OTRE. « On a le projet d’une grille à neuf niveaux et trois catégories de critères classants : formation-connaissances, technicité-contenu et, enfin, autonomie-responsabilité. Restent à définir exactement les formulations de chaque élément. Par exemple, qu’est-ce qu’on entend par “absence d’autonomie” ou par formation de base et formation complémentaire. On souhaite également ajouter un glossaire pour expliquer ce qu’on entend par “savoir-faire” et “savoir-agir”, indique-t-il. Ces points seront abordés lors de la prochaine réunion prévue le 4 décembre(1). Selon l’OTRE, les travaux prendront toute l’année 2018 mais le point crucial est de savoir si les secteurs de la branche qui ont entamé une refonte des classifications – le TRM et le déménagement – seront obligés d’attendre que tous les secteurs aient finalisé le même travail. En effet, le TRV, le transport de fonds et le transport sanitaire ne souhaitent pas modifier le système existant. L’idéal serait que le TRM puisse appliquer les nouvelles grilles dès qu’il sera prêt. Ce qui voudra dire que les NAO 2018 seront abordées lors du chapitre portant sur les rémunérations.
La CFTC a défendu notamment un système à points mais l’OTRE ne partage pas cette proposition. « Cela ne veut pas dire qu’on fera du copier-coller de l’ancien système », prévient Jean-Marc Rivera. et, en effet, c’est ce que craint Pascal Goument, coordinateur du secteur terrestre de la fédération générale du transport de la CFTC, au vu des travaux sur le déménagement. Lors de la première réunion sur les NAO, le 19 décembre prochain, les syndicats comptent argumenter sur la pénurie de conducteurs et sur la reprise de l’activité et des volumes dans le TRM pour obtenir des hausses de rémunérations, comme facteur d’attractivité. Côté patronal, si on partage le constat sur la reprise et la pénurie, « on ne sait pas si on a affaire à un phénomène durable, ni si les négociations en cours avec les clients amèneront une hausse des prix », note Jean-Marc Rivera. De plus, l’OP estime que même des taux supérieurs aux minima conventionnels ne suffisent pas à attirer des conducteurs. Prudence donc même si l’organisation patronale ira au rendez-vous avec un mandat.
Insuffissance des investissements et frilosité sur les salaires : tels sont les bémols soulevés tout récemment par l’OCDE concernant les prévisions économiques pour la zone représentée par l’organisation internationale. Malgré une reprise certaine, Catherie Mann, responsable des études économiques, a prévenu que les investissements preuve pour les deux prochaines années ne suffiront pas à assurer une hausse du capital net productif comparable à la période 1990-2007. Par ailleurs, les économies des pays les plus développés feraient prevue de modération salariale, explicable partiellement par la faiblesse des gains de productivité et par la hausse des contrats à temps partiel.
Gérald Darmanin, le Ministre de l’Action et des Comptes publics, a déclaré lors de la séance de questions au Gouvernement du 29 novembre que l’Etat prendrait en charge une partie des côuts de mise en place du prélèvement à la source pour les TPE/PME. En effet, selon le rapport de l’Inspection générale des Finances, l’application de ce dispositif coûterait de 26 € à 50 € par salarié pour les TPE/PME, incluant le paramétrage du logiciel de paie, la formation des utilisateurs, la communication auprès des salariés ainsi que les contrôles de paie supplémentaires pendant trois mois de phase transitoire dans les TPE, contre 6 à 8 euros dans les grandes entreprises. L’entrée en vigueur du prélèvement à la source est prévue pour le 1er janvier 2019. Affaire à suivre donc…
(1) Les travaux pour la logistique ont démarré le 30 novembre.