Le président de la CETM a fait référence à des « changement profonds, plus profonds même que ce que nous pouvons imaginer, en Espagne et en Europe ». Il a évoqué la fiscalité, le Brexit, la décarbonation du transport et l’innovation, en particulier la transformation digitale, et les exigences des clients. Il a insisté sur l’importance de la transformation digitale qui « apportera des avantages importants aux entreprises de transport », tout en demandant aux organisations membres de la Confédération de « réaliser un effort supplémentaire » dans ce domaine.
Du côté du gouvernement espagnol, il y a aussi un changement de cap important. Mercedes Gómez, directrice générale du transport terrestre au ministère de l’Équipement, présente lors de l’assemblée générale, a indiqué que l’administration prépare une « nouvelle stratégie en matière de mobilité ». Elle a évoqué un « changement de paradigme » : l’objectif est de promouvoir une mobilité « sûre, durable et connectée ». Le ministère va même changer de dénomination : il deviendra le ministère des « Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain ». Ces « nouveaux défis » ne doivent pas faire oublier les problèmes plus « traditionnels » de la profession, qui demeurent sans solution malgré la progression globale de l’activité. Les détournements obligatoires de trafic vers les autoroutes à péage sont perçus comme une « écotaxe camouflée » par Ovidio de la Roza. À cela s’ajoute la concurrence déloyale en provenance des pays de l’Est mais aussi sur le territoire national de la part des coopératives illégales. Sans oublier la pression permanente des chargeurs en vue d’introduire les 44 tonnes, une solution que le TRM refuse de pied ferme si elle n’est pas accompagnée de compensations tangibles.
Mercedes Gómez a rappelé sa disposition au dialogue et à la concertation avec la profession ainsi que les actions engagées. Le nouveau règlement de la loi d’ordonnancement des transports terrestres (ROTT) est entré en vigueur le 21 février 2019, un texte important cependant contesté sur certains points par les organisations professionnelles du TRM espagnol. La directrice a également rappelé les actions engagées contre la fraude et l’engorgement de camions au point de passage de Biriatou. Concernant les aires de repos, elle a affirmé que l’administration était en train de travailler sur un plan concret. La principale inconnue concerne la place du TRM dans la nouvelle vision de la mobilité des autorités espagnoles. Il faudra attendre la Constitution du futur gouvernement et ses premières définitions concrètes. Pour l’heure, Ovidio de la Roza a appelé la profession à faire preuve d’« unité, de force et de fermeté ».