C'est en tout cas l'état des lieux que dresse le syndicat CFDT après l'annonce de la nouvelle organisation du groupe de transport et de logistique (L'OT 2120) par son président Pierre Blayau. Effective depuis le 9 avril, celle-ci repose sur un découpage géographique des activités, une décentralisation en centres de profits et un renforcement des fonctions transversales de pilotage et de contrôle. Pour l'organisation syndicale, majoritaire chez Geodis, l'objectif de l'ancien P-dg de Moulinex est clair : il souhaite réduire les foyers de pertes, diminuer les coûts de structure et favoriser les activités rentables, le tout devant permettre une accélération de la croissance. « Une politique qui provoquera à moyen terme de fortes tensions sociales », estime le syndicat qui demande que cette nouvelle organisation s'accompagne d'un dialogue social et d'une représentation adaptée du personnel passant notamment par la création de comités centraux régionaux.
Selon la CFDT, la réduction des pertes de Geodis (176,5 MF en 2000) passera par un nettoyage du chiffre d'affaires « ce qui au final fragilisera l'entreprise qui perdra sur le long terme une position dominante sur tel ou tel marché ». Pour étayer son argumentaire, le syndicat prend l'exemple de Geodis BM (ex-Bourgey-Montreuil) dont le déficit en 2000 est estimé à 160 MF. « Après avoir séparé le pôle chimie du General Cargo, l'entreprise s'est retrouvée dans une situation de production aberrante avec d'un côté des conducteurs salariés sans travail parce qu'affectés à un marché unique et de l'autre un recours à du personnel de conduite intérimaire pour assurer les trafics ». Le volet réduction des coûts entraînera lui d'inévitables coupes sombres dans le personnel employé par les anciennes branches. « L'intégration de Sceta Transport, société spécialisée dans l'affrètement, dans Geodis BM est là pour le montrer. Elle a vu ses sites fermés les uns après les autres, les salariés ont quitté l'entreprise sans que cela n'améliore la rentabilité de Geodis BM ». Quant au développement des activités rentables, il aboutit à faire fonctionner des entités bénéficiaires en centres de profits « de manière à faire remonter le maximum de richesses à la holding ».